Saclay | l’enfant qui regardait les étoiles en flou

rencontre avec Roland Lehoucq, astrophysicien


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Quelle forme préférez-vous qu’ait l’univers ? Une grande roue tournant aux confins du ciel, comme chez le prophète Ézéchiel ? Une grande galette un peu aplatie, ou s’élargissant en spirale comme les galaxies qu’elle contient ? Une grande sphère céleste parfaite et calme, nous dedans pareil, ou un tourbillon violent et sombre comme nos guerres qui se moquent de la beauté du ciel ? Et la vieille question d’Anaximandre, à savoir quoi soutient la Terre dans le vide, vaut-elle pour l’univers ?

C’est ce qui fonde le travail de Roland Lehoucq, et d’au moins vingt personnes avec lui dans le monde. Vous vous attendez à des télescopes, des monstruosités de calcul ? Et celui qui vous reçoit, même s’il ne tient pas en place et a le sourire presque plus grand que la barbe, vous parle de ses tâches de père de famille, puis replonge dans un de ces MacBook qu’on achète en libre-service à la Fnac, et vous explique qu’une des clés de notre compréhension de l’univers est « d’être capable de le décrire globalement alors que nous, observateurs, sommes situés à l’intérieur. Alors qu’il nous paraît infini, l’univers pourrait se refermer sur lui-même et serait alors décrit par un espace fini et sans bords. Une autre question concerne les éventuels liens entre l’échelle de l’univers, 10 puissance 26 mètres, et la plus petite échelle dont nous pouvons parler, 10 puissance moins 35 mètres ».

On a compris, c’est un chercheur côté fondamental, sauf que ces questions fondamentales sont soudain celles, élémentaires, de la stupéfaction de l’enfant dans l’émerveillement du ciel, et ce questionnement si élémentaire aussi : on est où, nous, ici ? (Prendre le temps de quelques-unes des nombreuses vidéo présentes sur YouTube pour l’art oral de Roland Lehoucq, et sa façon de se faire passeur...)

Et que des questions aussi compliquées pour ce qui nous concerne aujourd’hui puissent être précisément en continuité d’une intuition d’enfant, aussi inexplicable et naturelle que l’enfance. Ça fait cliché, ça fait vocation ? Pour une fois, oui. Simple pour autant ? Bien sûr que non.

Une famille de la région parisienne, qui chaque année retrouve les racines maternelles du côté de l’Aveyron, c’est banal ? Oui. Qu’il dise aujourd’hui encore, avec un éclair dans les yeux : « Des cieux très très beaux », ça l’est moins. Et l’emploi même du pluriel, cieux, là où nous nous contentons en général du singulier, ciel. Mais moi aussi, dans ma Vendée, où les phares et le halo de La Rochelle au loin n’étaient pas une « pollution lumineuse » mais au contraire un premier dialogue avec ces autres lumières, celles des marins, j’ai admiré les constellations, cherché à les reconnaître, et distinguer les planètes, regardé les cratères de la Lune dans les jumelles paternelles, et franchi un peu plus de distance grâce à la Voix Lactée. Moi aussi, quand on venait changer mes lunettes de myope, je regardais, dans la vitrine de Van Eenoo à Luçon la lunette astronomique dans la vitrine. Les parents de Roland Lehoucq offrent à l’enfant de 9 ans, chez l’opticien de Rodez, une première lunette d’occasion, et voilà comment tout commence.

Et qu’il est capable de parler une demi-heure ou plus sur ces premières expériences d’enfance, c’est quelque chose qu’il faut entretenir en soi pour les recherches d’aujourd’hui ? Probablement. « J’aurais pu abandonner », dit-il. Pourquoi ? « Je ne savais même pas qu’une carte du ciel ça existait », et puis : « Je ne savais pas non plus comment faire la mise au point. » Mystère, qu’aujourd’hui encore il ne s’explique pas : impossible de braquer la lunette sur l’objet le plus évident, la Lune, qui était absente ces premières nuits. Alors il s’en va vers le fond du ciel – les étoiles sont des taches circulaires, puisque la lunette n’est pas réglée pour qu’elles soient nettes, ça ne l’étonne guère : sur les dessins, on les représente par des ronds peu précis, et la forme traditionnelle à 5 branches n’est qu’une convention... Et puis il touche cette molette près de l’oculaire, soudain tout devient net, et autour de la planète qu’il observe se dessinent ses anneaux : « J’ai découvert Saturne ».

Et cette phrase dit tout, si celui qui observe pour la première fois Saturne en est l’inventeur tout pareil qu’aucune Amérique n’existait avant Christophe Colomb. Mais lui déjà il ajoute : « Alors j’ai regardé Saturne tous les jours. » En rêvant à quoi ? « Et les nébuleuses parce que c’était joli, mais ça m’a pris beaucoup plus de temps pour les trouver. »

L’année suivante, l’enfant de 10 ans a une carte du ciel, qu’il a passé 3 mois à apprendre à utiliser, tout seul. Et, à 13 ans, ses parents l’envoient dans le camp d’astronomie que propose chaque été la Société Astronomique de France, dans la Drôme, à Chamaloc. Il ne sait pas qu’il y reviendra tous les ans jusqu’à ses 24 ans. Qu’après 4 ans comme stagiaire, Bruno Morando, astronome au Bureau des longitudes, qui a fondé ce camp, le prendra comme moniteur, et l’appuiera plus tard dans ses études.

Pour ses 14 ans, nouvelle négociation avec ses parents : pendant 5 ans, il n’aura plus ni Noëls ni anniversaires, leur remet tout son argent de poche, et en échange ils lui achètent son premier télescope d’amateur, ça c’est encore une histoire banale. Mais qu’il vous dise avec encore trois gestes des bras et tout d’un coup la disparition du sourire : « Ce qui est fascinant, c’est que ça posait plein de nouvelles questions. » Ou bien : « Et moi je me disais : comment on y va, sur ces étoiles ? » La télévision, dans ce début des années 80, propose chaque envol des fusées Ariane ou de la navette spatiale comme une nouvelle prouesse collective. Et Chamaloc, c’est une initiation qui va bien plus loin que vous laisser spectateur devant les étoiles vues de plus près. « Une semaine de technique, deux semaines de manipes. » Et ce vocabulaire, celui de la « manipe », devient une constante dans le vocabulaire de Roland Lehoucq, comme si toute pensée possible était forcément associée à ce passage où ce n’est plus la tête qui agit, mais une suite de procédures dont vous serez le concepteur et l’exécutant. Dès Chamaloc, les questions touchant à la prise de vue photographique, en corrigeant le mouvement apparent des étoiles à mesure que soi-même on tourne dans la nuit. Et des tâches qui peuvent paraître ingrates, puisque faites par d’autres depuis si longtemps : mesurer la taille d’un cratère de la Lune, on fait comment, mesurer la masse de Jupiter comment on s’y prend et les amas globulaires, ils sont où. Et que cela ne se fait pas en une fois, mais suppose d’y être parfois collé 10 jours de suite.

Comment faire le lien entre les nuits d’été et le destin scolaire habituel ? Pour Roland Lehoucq, bizarrerie de découvrir que le goût de la nuit n’est pas forcément d’abord celui des étoiles. La nuit, c’est ce sentiment de liberté, une fois que les autres sont endormis, et qu’on a le silence et le temps pour soi seul. Et s’il n’y a rien à mettre dans le télescope, ce sera les livres, ou ce sera le goût du calcul. Mais la traversée de la nuit prime, et si les étoiles en font partie, c’est qu’elles se cachent sinon. Au lycée, il fait partie, à l’initiative de Bruno Morando et des animateurs du camp de Chamaloc) du « Club des bretelles fourrées », appellation moins sage que « Club Bételgeuse Fomalhaut » (Fomalhaut, du nom de l’étoile la plus brillante de la constellation du poisson, une des quatre étoiles royales des Perses, à 25 années-lumière de chez nous) mais qui dit mieux les nuits d’hiver, où on rentre frigorifié, après avoir évacué la condensation de l’objectif du télescope au sèche-cheveux. Le mot fétiche c’est Célestron, le must de l’époque en matière de télescope, et des tâches plus complexes : « L’observation détaillée du mouvement des satellites de Jupiter, c’est 3 mois d’observation. »

Il parle tellement vite, Roland Lehoucq, qu’on est forcé de le faire revenir sur ses phrases, sur les noms, on a l’impression que ce qui le ronge a tous les âges à la fois, ce qui s’ébauche d’équations dans le MacBook, de petits papiers dans tous les sens, du reflet des persiennes obturées comme pour dire au jour que non, ça ne l’a jamais intéressé tout ça (pas eu l’impression qu’en presque 3 heures de rencontre il ait prononcé une fois le mot soleil – mais son livre Le soleil, notre étoile
, où il rend aux enfants l’émerveillement qu’il a lui-même reçu du ciel, est son livre le plus traduit, de l’Italie jusqu’en Corée...), et on a déjà repéré 3 fois les initiales AQ ou AF sans avoir osé l’interrompre. Et quand on le fait, voilà à nouveau les bras qui moulinent, et des montagnes de papier qui entourent le petit ordinateur des livres qui apparaissent : Astrophysical Formulae et Astrophysicial Quantities. Et ces livres qui sont désormais à lui, à l’époque sont encore seulement la propriété du club, et la clé du monde qu’on explore. À nouveau ce regard qui percerait la nuit tant il brille façon ado : « On veut la masse du soleil, on les ouvre et on l’a » (ah si, le mot soleil fut donc prononcé !). Les deux livres sont en anglais et ça renforce le mystère : « Pour un nom ou une équation qu’on comprenait, des tas d’autres qu’on ne comprenait pas. Des formules dont on ne savait même pas à quoi elles pouvaient servir. Ces bouquins ont servi d’étalon à ma progression : à force de les apprivoiser... » Et maintenant qu’il y a l’ordinateur, ils servent encore, les 2 livres (qui en sont 3, puisque les Formulae sont en 2 tomes) : les mains font le geste de pianoter, bien sûr tout est accessible en ligne. Mais moi je n’ai pas les Fleurs du Mal ou mon Balzac ou mon Lautréamont tout auprès de mon bureau, même si pour les occurrences je plonge dans mon disque dur ? La symbolique du livre, quand elle est liée au mystère et à l’inconnu, semble bien garder le dessus, pareil que ces myriades de choses manuscrites griffonnées ici sur n’importe quel bout de papier coloré ou feuillet imprimé retourné.

Et pourtant... L’évidence de la charge de vie dans cet homme là, tout fin tout sec (travaille sur hautes énergies, pas de hasard), comment elle occulterait l’arbitraire qui l’entoure ? Pourtant si, nous dira-t-il, des anciens du camp de Chamaloc, ou du Club Bételgeuse Fomalhaut, plusieurs autres travaillent aujourd’hui dans la recherche en astrophysique. Est-ce que ça a évité les obstacles ? Quand il entre en terminale, il ne sait même pas qu’existent les classes prépa. Et bien sûr celles qu’on dit principales ne s’embarrassent pas d’un fou d’étoiles amateur. Il est au lycée Fresnel (rien à voir, mais beau signe, que le compagnonnage provisoire avec l’homme des phares), en maths spé un prof de chimie qui lui ouvre d’autres univers, tandis que toujours insomniaque les nuits sur les exercices de maths sont des plaisirs qu’on s’offre à soi-même (et si vraiment on est trop fatigué pour faire autre chose, même si par habitude on ne s’endort qu’à 5 heures du matin, on peut toujours « programmer le HP41 »). Fascination pour la chimie organique : « un jeu de meccano sur la matière », fascination pour la mécanique quantique, d’autres voies s’ouvrent que celles de l’astrophysique... Et c’est ce qu’on entend dans cette phrase, qui désigne certainement un enjeu essentiel de ces rencontres : « Aussi longtemps que j’ai pu, avoir essayé de tout faire à la fois... »

Ça revient souvent, chez Roland Lehoucq, ce besoin de passer par l’écart pour revenir au champ central. « J’ai toujours été curieux de plein de choses », dit-il comme si ça ne devait pas être ça pour tout le monde, et que c’est quand même plutôt douloureux, pour quelqu’un comme moi, le constat que si on veut approcher un tant soit peu de la chose simple, quelle forme a l’univers et comment on s’en va dans la galaxie là-bas, il faut traverser ces équations qui me semblent encore plus difficile à déchiffrer qu’une écriture pré-syllabique sur tablette mésopotamienne. Et l’obstacle aussi, au terme de la prépa, à découvrir que « c’était juste avoir fait les premiers pas pour travailler sérieusement. »

Et pourtant les étoiles en fil rouge : le télescope de 60 centimètres du Pic du Midi mis à la disposition des amateurs, et s’embarquer dans la petite cabine rouge de téléphérique, grosse comme un oeuf. Et puis, après la thèse avec Michel Cassé, la rencontre de Jean-Pierre Luminet et de Marc Lachièze-Rey.

Le mot essentiel, alors, est celui de topologie. Un univers mathématiques, certainement : mais loin des équations différentielles et de l’algèbre. Tout à réapprendre. « La topologie des espaces euclidiens on la connaissait très bien. Les topologies des espaces sphériques avaient été classifiées dans les années 30. Mais pour les espaces hyperboliques, beaucoup restait à faire ! » Les questions n’étaient pas nouvelles, mais c’était probablement une conjonction neuve : « Les outils mathématiques avaient beaucoup progressé, de nouveaux moyens d’observation se profilaient, la situation semblait mûre. » les travaux de Jeffrey Weeks, notamment, ouvrent ces portes côté maths.

Il y a aussi ce que Roland Lehoucq nomme, belle adoption d’un mot anglais dans le français, « les grands survey ». Des photographies de plus en plus précises de zones ultra-localisées du ciel, assemblées pour en faire une grande carte. Lire L’univers a-t-il une forme ?
de Roland Lehoucq (Flammarion, Champs) ou les si riches ouvrages de Jean-Pierre Luminet pour prolonger. Moi je suis ici comme ces gosses qui aperçoivent la Voie lactée : la compréhension se dissout. On commence à s’habituer à l’idée d’un univers fermé, mais sans bords, de la même façon que pour nos 17 ans, via les Que sais-je ? on se familiarisait à la révolution de l’espace-temps d’Einstein.

La constitution de grandes banques de données, avec ces masses d’observation, a permis d’élaborer de grands catalogues de galaxies, dont l’analyse aurait pu révéler la forme de l’univers. Sans succès. L’autre piste était d’utiliser le « fond diffus cosmologique » dont la première carte avait été faite par le satellite COBE (Cosmic Background Explorer), avant d’être améliorée par le satellite WMAP. Si l’univers se referme sur lui-même, cette image des premiers temps de l’univers (on n’est plus qu’à 380 000 ans du Big Bang, quel progrès !) pourrait porter des traces particulières qu’une analyse détaillée pourrait révéler. C’est finalement cette voie qui s’est avérée la plus prometteuse, dit-il : dix mots qui annulent combien de calculs ?

Et si alors on pouvait en revenir à cette fascination d’enfant pour les étoiles, alors qu’on n’a pas encore à sa disposition la molette qui règlera la netteté ? Qui règlerait pour nous la netteté de l’univers ? Et que ça passe à nouveau par les nuits, les petits griffonnages autour du Mac, peut-être bien les étoiles aperçues l’été en Corse, où le ciel est plus noir, et la passion aussi à lire.

C’est son père, qui était déjà lecteur de science-fiction : Asimov, van Vogt, Silverberg, Heinlein faisaient partie du paysage familial. Cela compte ? Oui, tout simplement si on fait de ce qu’on observe non plus simplement un objet extérieur, mais un objet avec lequel on interfère, qu’on y aille ou bien qu’il nous rende visite, ou bien parce que les structures temporelles se mêleront. Roland Lehoucq garde toute vive cette dette à la science-fiction : « la seule littérature moderne, parce qu’elle prend en compte les conséquences des sciences et des techniques ». Il ajoute : « elle permet aussi de parler des sciences et de montrer comment elles fonctionnent en menant une enquête sur ces mondes imaginaires. » Alors allez regarder ces vidéos de Roland Lehoucq décryptant le sabre de Star Wars ou l’anthropomorphisme d’E.T (voir Faire de la science avec Star Wars
et SF : la science mène l’enquête
)... Moi je rêve qu’il nous emmène sur les mêmes pistes du côté de ces auteurs français, Pierre Pelot, Jean-Pierre Andrevon où il a trouvé aliment pour ce qui l’anime.

On a l’impression, dans le petit bureau encombré, où une reproduction d’un astéroïde par un ami sculpteur vient quand même mettre un petit signe de ciel dans les griffonnages et équations, d’avoir soudain pris distance avec cet autre encombrement qu’est notre monde. Quelle serait belle, l’énergie des hommes, appliquée enfin à ce qui les concerne, et la grande obscurité du ciel, plutôt que nos obscurités propres, et tourmentées. Ce n’est probablement pas dans une première rencontre qu’on pourrait échanger aussi sur ce qui me semble aller de pair avec cette interrogation sur l’univers : l’inquiétude qui nous est consubstantielle, ou ce qui nous en soulage parfois, par confiance retrouvée, même quand on aperçoit des abîmes. C’est bien ce qui m’est arrivé, dans cette traversée d’après-midi : soudain, ce fichu garçon qui remue sans arrêt, sourit plus grand que sa barbe et parle aussi vite que les étoiles filantes m’aurait allégé de la mienne.

Ses formes de langage : « Ça doit être possible de ne penser à rien, mais ça en fait on ne s’arrête jamais ». Et débrouillez-vous avec ça. Son rapport à l’histoire des sciences : « Je m’en suis, à tort, longtemps désintéressé car je pensais que la question était surtout de savoir ce qu’on sait maintenant et comment augmenter le volume de nos connaissances. » Mais capable d’ajouter : « Et que pour devenir connaissance, l’imagination doit passer sous les fourches caudines de la réalité. » Ou bien tiens, dans une charge sur Newton, qui certainement n’était pas le même genre d’homme que Roland Lehoucq : « Dans un texte écrit au crépuscule de sa vie il dit qu’il n’a fait que jouer avec des coquillages sur une plage, devant l’océan des connaissances », ça oui, c’est ce que nous a permis, durant 3 heures de rencontre, Roland Lehoucq.

Et on avait fort dans la tête, en partant, ce camp de Chamaloc, où les astronomes emmenaient quelques adolescents jusqu’à Jupiter. Et façon de payer sa dette, probablement, ce qu’il organise aujourd’hui lui-même au Festival d’astronomie de Fleurance, près de la Ferme des Étoiles...

 

Texte préalablement soumis à relecture de Roland Lehoucq, merci personnel, de Florian Delcourt et moi-même, pour l’accueil et le voyage intérieur...

 


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1ère mise en ligne 11 juin 2012 et dernière modification le 29 juin 2012
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