Paul Jessup | "somehow", un journal de Rockville, Maryland

petite incursion web chez quelques auteurs de fiction anglophone


Les proches le savent depuis Lovecraft, Bartleby, et l’épisode Hemingway : je ne suis pas angliciste, je suis parfaitement conscient des limites que cela m’impose pour entrer dans le texte-source, décrypter ses strates, et longtemps que je suis à l’école des Claro et Markowicz pour ne pas me risquer naïvement dans ce qui est beaucoup trop précieux pour l’abîmer, la traduction. Mais c’est un exercice que je pratique depuis avant même la publication de mon premier livre, il y a plus de 30 ans, exercice qu’on fait pour soi, un training de la langue prise dans une autre mécanique. Puis est venu aussi l’épisode Bible 21 initié par Frédéric Boyer, avec Cadiot, Alferi, Echenoz, Alphant, Roubaud et d’autres, mon refus initial et puis l’insistance de Frédéric pour que je me lance dans Jérémie, partant du principe qu’il sollicitait des traducteurs en fonction de leur langue à eux, la langue-cible. C’est après visite de la colline de Providence que ce lien de Lovecraft avec cette disposition spatiale de la ville a déclenché pour moi le souhait de le retraduire, sans élaguer, sans enlever le touffu, en laissant résonner tout l’héritage, et en privilégiant ce rapport au lieu, qui ancre le fantastique et le rend implacable. Chaque phrase parfois est un défi, mais je me sens chez moi dans cette logique.

Pour publie.net c’est un enjeu décisif : la médiation entre les langues, confiée aux grandes maisons, dans leurs bourses d’échanges de Francfort ou Londres, renforce encore le consensus, en normalisant encore plus une offre qui devient peu à peu la même dans tous les aéroports du monde.

J’ai croisé l’univers de Berit Ellingsen, il y a quelques mois, via twitter (@BeritEllingsen) : elle vit à Stavanger, sur la côte sud-ouest de la Norvège, ville portuaire, industrielle, pétrolière, elle écrit en norvégien des articles pour la presse scientifique, et se consacre à la fiction directement en anglais – ses 2 premiers livres, The Empty City et Beneath The Liquid Skin sont donc publiés aux USA, ainsi que ses récits courts. Son livre The Empty City propose 76 séquences (130 pages) brèves ou ultra-brèves avec vision de la ville, ses ciels, sa situation entre montagne et mer, mais la fait se refléter depuis tous les mythes urbains où la mer serait présente. Le fait que pour Berit l’anglais soit une langue étrangère a facilité ma décision. Nous avons acheté les droits de The Empty City, qui sera notre première publication de littérature étrangère contemporaine – et Dans le blanc sur publie.net|ouvrez comme première course d’essai...

Mais il y a bien plus à faire. Un autre twitt aperçu avant-hier, qui ne me concerne pas : Berit s’adresse à amie auteur à elle, qui vient apparemment de se casser le poignet. Une visite à l’univers de la canadienne Chris Galvin, la discussion s’engage, et quelques heures plus tard Berit m’a communiqué les noms, adresse twitter et blogs de 8 auteurs qu’elle croise via ses propres publications dans les revues US.

Constat :
 pour 3 d’entre eux, le blog a le même usage que pour nous ici, espace de journal, de compte rendus de lectures, de voyages
 une coupe encore très distincte, liée à l’économie de la presse magazine : la vitalité de la fiction dans les magazines, qui a toujours marqué l’histoire de la littérature américaine, continue d’être pour ces auteurs (y compris la Norvégienne de Stavanger) le lieu de publication essentiel
 absence totale de passerelles entre les romans publiés dans ces petites maisons d’édition qui ressemblent aux nôtres, et notre propre univers

Donc des blogs qui ne ressemblent pas forcément aux nôtres, parce qu’ils passent le relais au site du magazine pour la publication, qui reste le lieu d’échange. Du coup, assez facile de repérer quelques-unes de ces plaques tournantes, ansi le site de la revue Strange Horizons où on retrouve leurs noms, ainsi le partage des fonctions d’auteur et d’éditeur, je n’ai pas encore écrit à Jeff Van Der Maer mais je sais qu’il sera bientôt sur notre route.

Dernière remarque : le support magazine a contribué à renforcer l’autonomie du genre. La fibre fantastique nouée par Edgar Poe s’est renforcée avec Lovecraft. Le vieux Weird Tales semble d’ailleurs toujours en bonne santé. La notion de fantasy, qu’on ravalerait à la littérature populaire, devient chez eux une monde fictionnel complexe, susceptible de formes aussi savantes que Lovecraft.

Ci-dessous, voici les 8 liens que m’a communiqués Berit. Je n’ai pas tout exploré, parce que je suis tombé assez vite sur le travail de Paul Jessup, qui indique sur son compte twitter vivre à Rockville, Maryland. J’ai suivi la recommandation de Berit, et je vais proposer à Paul Jessup que nous accueillons à publie.net|publie.papier son Stone Dogs. Dans son Journal en ligne, des analyses d’auteur, Truman Capote, Allen Ginsberg, mais aussi les surréalistes, ou Cocteau – et ces jours-ci il lit les 124 rêves de Perec, La boutique obscure, qui paraît sous son titre français en traduction US.

Ce journal est une écriture blog, rien de construit comme sa fiction, mais j’y reconnais justement ce style-flux que nous utilisons pour le web, une image qu’on développe et qu’on laisse. Régal pour moi que – non pas traduire, mais comme lire avec le clavier – quatre fragments d’un journal avec lequel je me sens affinité.

Les 8 liens proposés par Berit Ellingsen, et son commentaire :
 Chris Galvin (@ChrisGNguyen), site http://chrisgalvinwriter.wordpress.com/. « Some fantastic stories, mostly short but a few long ones. best stories are creative nonfiction. She’s working a book about her travels and life with inlaws in Viet Nam. » Recommandation particulière : Flood season.
 Katy Fish (@KathyFish). Site : http://kathy-fish.com/. « My favorite story by Kathy Fish is Spaceman and Orlando. »
 Paul Jessup (@pauljessup). Site : http://pauljessup.com/. « is a surrealist, his Stone Dogs is my favorite ».
 Matthew Salesses (@salesses). Site : http://matthewsalesses.com/, « writes realistic stories about family life and race/culture ».
 Kristine Ong Muslim (@kristinemuslim). Site : http://kristinemuslim.weebly.com/, « has surreal short stories and poetry, most of her work is short though ». Recommandation particulière : Zombie.
 Jeff Van Der Maer (@JeffVanDerMaer). Site : http://www.jeffvandermeer.com/.
 Faith Gardner (@FaithGardner). Site : http://faithgardner.blogspot.fr/. Recommandation particulière : Window Woman.
 Rochita Loenen-Ruiz (@rcloenenruiz). Site : http://rcloenenruiz.com/. « Rochita Loenen-Ruiz is a young Philipino writer. She writes mostly SFF, but this is a magical realist story from her home country about. » Recommandation particulière : Hi Bugan ya Hi Kinggawan.

Et rien n’empêche d’extrapoler, ainsi vers l’étrange Hal Duncan (@Hal_Duncan et site http://www.halduncan.com) ou l’éditeur John Joseph Adams (@JohnJosephAdamas et site http://www.johnjosephadams.com/...

Post-scriptum : dans le sens inverse, contacts pris – et chaleureux – par exemple avec étudiants en traduction de Columbia et de NYU (Emmanuelle Ertel). Prenons les devants : accueillons en français ces jeunes (ou moins jeunes) auteurs US, la démarche réciproque s’établira d’elle-même. Pour Berit Ellingsen, Une ville vide parution printemps prochain, et j’espère bien l’accord rapide de Paul Jessup pour Stone Dogs, mais si parmi vous, auteurs, affinité avec telle démarche ou tel texte, n’hésitez pas à nous le dire !

FB

 

Paul Jessup | Somehow


quatre fragments extraits du journal en ligne de Paul Jessup, janvier 2013 – l’adverbe somehow est quasi intraduisible, en tout cas dans l’usage qu’en fait Paul, mais semble la cheville qui fluidifie les figures, ou leur permet de prendre écart, donc je le place comme titre de ces 4 fragments, mais rien de plus !

 

1 – parfois l’heure est cassée

Comme le temps lui-même casse, des montres écrasées au sol et leurs aiguilles comme des mains pointant hors du verre brisé, et le temps lui-même s’écoulant en flaques de mercure. Ses jours ne sont plus des jours, ses heures non plus des heures, ses minutes plus des minutes et ses secondes des secondes qui n’existent pas parce que les secondes n’ont plus de réalité. Le temps est seulement quelque chose qui voudrait exister mais n’existe pas, et même pas de la façon dont nous voudrions qu’il existe, il avance vite ou doucement selon notre perception et elle seule. Les heures peuvent se dilater ou se comprimer selon n’importe quoi qu’on fasse, mais ainsi au moins les heures ont l’air d’exister et le temps a l’air d’exister même dans cet état de temps cassé. Un état qui n’est rien d’autre que tout advenant à la fois.

Je me demande qui je suis – est-ce que le temps commande aux changements de personnalité de quelqu’un ? Comment pouvons-nous changer et rester lié pourtant à qui nous sommes, à ce que nous aurions voulu être selon ce que nous souhaitions que nos futurs ressemblent ? C’est difficile de résumer ces sensations en somme – toutes les promesses de l’enfance qui finissent juste dévastées sur des bouts de papier qu’on aurait jetés dans l’océan. C’est dur de ne pas voir les étoiles qui étaient les mêmes étoiles quand tu étais gosse et te demandais quelle part de toi t’accompagnerait pour la suite. Peut-être que c’est encore là, peut-être pas, mais s’il y a une connexion d’une façon ou d’une autre, une peau d’oignon sur la réalité, chaque version de toi-même alors comme une ombre, reliée pour chaque époque avec des tissus de mémoire tendus jusqu’au plus fin, comme une peau de tambour, prête à être battue et déchirée sous l’orage du jeu.

Peut-être quand même qu’il y a une chanson qui relie tous ces points de ta vie, ou une odeur, ou un lieu qui changerait à peine d’une année sur l’autre au fil de tous les ans. Toutes ces promesses restées en arrière et chacune devenue solide et alors ? Est-ce que tu es forcé d’honorer cette mouture, cette idée de toi dont tu avais fait promesse il y a si longtemps ? Comme une vieille photo cette mouture s’évanouit et persiste comme un fantôme. Est-ce que tu dois honorer une promesse faite aux fantômes ? Est-ce qu’ils ont quoi que ce soit pour toi, sinon cette rage vide de la nuit, ces effrois et coups où vont se noyer tes pensées ?

Et pourtant quand elle revient, la mémoire, d’une manière ou d’une autre tu sens bien que tu as perdu un bout de qui tu étais, et de qui tu es devenu. Et même si c’est juste un fantôme qui s’agite autour de toi, et que tu ne peux rien faire contre cette perte, tout ce qui est perdu est là toujours, et quand tu te souviens de cette fois, assis sur la plage et regardant comment dans le ciel naissaient les étoiles et que la voie lactée te semblait l’explosion d’un nuage d’étoiles tu ne peux plus t’arrêter de penser à celui que tu voulais être, il y a si longtemps. Et tout ce qui a changé emballé et empaqueté dans quelque chose d’autre, mais toi il te reste de penser à ces choses que tu as perdues. Est-ce que c’est toi, qui es perdu aussi ? Est-ce que tu peux tirer sur ces cordes et ramener les morceaux restés en route ? Ou est-ce qu’ils sont noyés dans les marées du monde, comme les heures cassées de ces aiguilles brisées sur le sol ?

 

2 – l’impossibilité de parler aux étrangers

Je ne sais ni ce que c’est ni pourquoi, mais chaque fois que je suis dehors avec des gens, et qu’on se sent bien et qu’on a du bon temps, de bonnes conversations aussi, à un certain point du soir c’est une dépression. Je ne suis pas sûr de comment l’expliquer, ce n’est rien qui soit dû à quelqu’un ou quelque chose, mais une part de moi-même qui tombe dans une dépression écrasante et je dois partir, je ne peux pas rester plus, je me sens coupable de cela et devient encore plus déprimé parce que je crois qu’ils pensent que je ne veux pas rester plus avec eux, qu’ils ont fait quelque chose de travers alors que non. Peut-être qu’en fait cela se relie pour moi à quelque chose qui est plein de murs, déborde de parties cachées de moi-même, des déguisements de moi-même, pas moi tout entier, juste des morceaux de moi-même qui font qu’on ne me choque pas, mais que je n’entre pas dans une dispute ou ce genre...

Ce qui est bizarre, parce qu’autrefois je me lançais dans la discussion, brassant des idées dans un sens ou dans l’autre, débattant, ou partant de nouveaux points de vue, mais chaque fois j’arrivais à ce point où le partage était plus important que les divisions, et même la conversation, je ne sais pas. Mais ce mur, cette façon de m’y cacher, c’est pour cela que ça m’en coupait, comme si tout ce qui m’entourait n’était plus rempli que d’ombres, que tout échange devenait plus difficile, toutes ces conversations devenant tellement compliquées, et que je finissais perdant un à un des pièces et des morceaux de moi-même, à ce point qu’à la fin il n’y avait plus que ces murs, et des murs avec des trous, des rambardes comme dans ces bâtiments brûlés, et que personne ne pouvait les voir.

Et si peu sûr, c’est bizarre, tant chaque fois j’ai envie à nouveau de sortir, de voir des gens, passer du temps avec eux, parler jusqu’à l’aube et s’amuser et tout ça, mais certains jours si terrifié de ce que je sais qui va arriver, et qu’à certain point de la nuit je ne serai plus capable de rien faire de plus, que tout ce qui nous lie sera perdu et sans but et irréel, et que m’environnera cette dépression qui me fera partir. Il y a la peur toujours qu’à la fin il n’y ait plus rien de vrai ni palpable, que tous les liens et les conversations soient seulement cette fumée vague tout autour, et vide.

 

3 – putain les mots des fois

je n’ai pas écrit ou lu tant que ça depuis un mois en gros ce qui est triste mais quelquefois ça arrive, et quand ça se produit ça me prend un fichu temps pour extirper à nouveau ce bordel d’écriture de ma machine, tu sais, pas juste quelques paragraphes ou même trois lignes de ci ou de ça, ce qui est pénible c’est juste de repousser la merde au loin et de repousser la merde au loin et repousser encore plus de merde au loin jusqu’au moment où ça va t’es content avec ça
est-ce que je suis si content de ce que j’écris ? c’est pas ça vraiment, et y a des paquets d’auteurs qui s’en passent et il y en a qui disent qu’être heureux de ce qu’on écrit c’est le signe que ça stagne comme de l’eau dans une mare quand au bout d’un temps il y a cette couche verte qui s’accumule en surface et si ragoûtante que même les grenouilles ne s’y risquent pas... et ce n’est pas ce que je veux pour moi, alors d’un côté c’est plutôt bien que je ne sois ni heureux ni content, que j’en demande plus, et que je sois là à pousser le truc

et bordel alors c’est même lire qui devient plus difficile parce que je vais me mettre à lire des livres et je me prendrai la tête dans les mains et je crierai PUTAIN CE TRUC et déchirerai les pages et les boufferai et les ficherai à la poêle pour les cuire et te les virerai d’ici comme le clodo de passage parce que

PUTAIN CE TRUC

ce bouquin t’envoie du lourd tu crois que jamais tu serais capable d’en faire autant et tu te compares toi à ce que ça te fait et tu reprends tes propres idées et tu te torches avec parce que

PUTAIN CE TRUC

c’est juste que je ne suis pas content de ce que j’écris. Mais oh, c’est toujours le pire qui revient chaque fois que je commence t’es d’accord ? Oui, d’accord. d’un autre point de vue, j’ai juste besoin de pousser le truc devant et avoir le culot de penser oh ça c’est le pire cette fichue merde et tous ces bizarres rêves avec des géants et des millions de chats fantômes qui te sortiraient de la bouche parce que ça c’est moi et yeah je serai jamais aussi bon que XYZ ou ZYX ou PPP ou n’importe quelle série aléatoire des lettres de l’alphabet qui transforment ça en équation d’algèbre et tellement littéraires et tellement véridiques et tellement idiots et tellement et ci et ci et ci

mais je m’en fous de toute façon, je ne serai pas ÇA parce que moi c’est pas ça et je les emmerde je ne serai jamais ça

 

4 – le génie de la mort c’est ton art

Un autre instant liminal – entre les maisons et les hébergements, remballant et déménageant une fois de plus, cette année j’ai habité en tant d’endroits, cinq ou six et là un autre qui se profile et encore un autre après ça. C’est pas facile quand tu n’as plus le sens du lieu, après t’être enraciné quelque part pendant dix ans presque, et que tout cela ne te laisse qu’une impression d’eau, tous les jours comme de l’eau. Et dehors il y a la neige qui tombe et recouvre tout, le lac en face est gelé et moi je pense à tout ce froid dehors – ce fichu froid – et comment rien ne bouge plus dans le froid, que toute cette neige est comme autant de petites morts tombant en flaques autour de moi. Les réverbères envoient leur lumière sur la neige, et moi ça me fait comme si le vide était partout, peut-être que c’est l’eau de la vie, peut-être que c’est la neige, peut-être que c’est mon calepin d’écrivain qui me laisse comme ça enfoncé ou planté, je ne sais pas, mais le vide a rejoint tout ce qui m’entoure, un vide même dans l’air que tu inspires, et peut-être quelque chose alors que tu entre-aperçois bien au-delà, je ne sais pas.

Peut-être que je pourrais m’ancrer à nouveau et retrouver la confiance, peut-être pas, et je ne sais même pas si je le souhaite. Aussi bizarre et confus que ça puisse apparaître parfois, il y a d’autres avantages à être ainsi à la dérive, d’avoir ta vie changée et changée et changée. Ce n’est pas facile de trouver la prise où tu vas t’accrocher, oui c’est ça, mais quelque chose se produit qui se produit toujours. Il faut apprendre à se découvrir à un autre niveau, et tu t’aperçois de qui tu es autrement, et de quoi tu es capable ou pas capable, tous ces trucs changeants et dans le flux, et toutes les décisions sont des décisions difficiles, sans rien qui les retienne et même pas un repère moral. Et toute chose devient ainsi autre chose, et toi tu découvres tout avec une précision de cristal comme de danser à trois heures du matin dans le carrefour gelé des rues, avec des lunes affamées t’éclairant les pieds.

Que l’eau peut être la vie, ils disent dans l’Orphée de Cocteau. Que cette eau peut être la vie.

 

© Paul Jessup tous droits réservés – pauljessup.com, trad FB Creative Commons BY-NC-SA


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
1ère mise en ligne 27 janvier 2013 et dernière modification le 2 mai 2013
merci aux 3863 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page