
quand une des plus métropoles urbaines françaises se dissout dans un espace naturel qui révèle ce que cache l’urbanisation forcée
• Sur le site L’esprit du lieu le travail organisé par Arnaud de la Cotte avec des invitations faites à écrivains (Virginie Gautier, Anne Savelli, Hélène Gaudy, Emmanuelle Pagano, Sylvain Coher, Kossi Efoui et d’autres) et des artistes (Gilles Bruni, tout récemment), pour explorer un écosystème fascinant et fragile : entre la baie de Bourgneuf et l’arrière de l’aéroport de Nantes, une zone humide d’occupation ancestrale, remplie de légendes, avec un système hydrographique modelé par l’homme depuis plusieurs siècles.
Lors de nos premières discussions avec Arnaud de la Cotte, je ne pouvais que lui faire état de ma fascination : un pays presque jumeau (maisons sans étages, vent et marais) de mon propre paysage natal, dans le marais vendéen derrière l’Aiguillon-sur-Mer ; une ruralité en devenir, maintenant un tissu social résistif que la ville souvent dissout ou lamine.
Enfin, l’idée qui pour moi allait devenir travail : le regroupement et la transformation du territoire français autour de quelques points nodaux, grandes métropoles dont l’expansion et la densité s’accroît sans limite. À Grand Lieu, c’est la ville qui se dissout : là où commence l’espace naturel protégé, la ville doit cesser. Mais qu’on se retourne : le moindre hameau est aspiré par la ville. Lotissements qui sont des HLM à l’horizontale, au mépris de toute sensibilité urbanistique, paysagère ou architecturale ; zones de covoiturages vides et saturation matin et soir du tissu routier pourtant inadapté ; disparition aggravée de ce qui reste des commerces locaux au profit de quelques Hyper U qui sont comme les avancées limite de l’urbain, compensées par des productions écologiques laboratoires. Ajoutez l’aéroport et le conflit à échelle nationale de son remplacement par un autre à Notre-Dame des Landes, un parc d’attraction qui à l’origine exposait un village « Bamboula » mais continue de fleurir. Même dans la beauté nue et sauvage du lac (asséché une partie de l’année), les individus isolés qu’on croise (ornithologues, jogueurs, gardes, où ce qui se réfugie ici des plus précaires de la ville) reste comme une étude sur échantillon laboratoire du destin de la ville.
Alors, tout au long de l’année, de façon très souple (je n’aime pas le principe de « résidence », j’ai besoin de mon propre labo, livres et informatique, gestion du temps et activités), c’est ce que je souhaite explorer à mon tour. La voiture est l’objet maître du travail – lien usé et problématique, principal maillon social symbolique entre l’habitat et la ville –, ce sera une résidence en voiture. Nous tiendrons à Machecoul des ateliers d’écriture dans un établissement qui propose aux jeunes de 17 ans des formations en « aide à la personne », si la gestion des fins de vie devient une activité principale des périphéries urbaines. Et surtout, c’est par la vidéo, suite d’incursions sur des spots précis, me paraissant illustrer de façon continue un aspect de ces problématiques complexes et souvent impalpables, que je voudrais explorer ces problématiques.
On les trouvera progressivement rassemblées ici.
FB
« là où finit la ville » | ébauche d’un vidéo-livre
– DE L’ESPÉRANCE (LÀ OÙ FINIT LA VILLE)
– MACHINES À ÉCRIRE LES MOTS DE LA TERRE
– FABLE DE TES CIELS ET DE TES MORTS
– À NANTES LES AVIONS VOLENT DANS LES CHAMPS
– VALSE POUR UNE MAISON TRISTE
– 8 JOURS DE VIE D’ÉCRIVAIN OFFERTS EN LOIRE-ATLANTIQUE
– SERVICES D’AIDE À LA PERSONNE ET AUX TERRITOIRES
1ère mise en ligne 19 novembre 2017 et dernière modification le 9 août 2018
merci aux 1090 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page