51 | bistrot non situé avec chien qui puait

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Ce texte est un fragment d’un travail en cours, amorcé le 20 décembre 2020 et devenu assez massif, mais non destiné à publication hors site (pour l’instant).

Le principe est d’aller par une phrase par lieu précis de remémoration, et d’établir la dominante sur la description même, si lacunaire qu’elle soit, du lieu — donc public, puisque bar, bistrot, resto — de la remémoration.

La rédaction ni la publication ne sont chronologiques, restent principalement textuelles, et la proposition de lecture s’appuie principalement sur la navigation par mots-clés depuis la page des index lieux, noms, dates.

Point régulier sur l’avancée de ce chantier dans le journal #Patreon.

 

51 | bistrot non situé avec chien qui puait


Dans la nuit t’est revenue l’image d’un bistrot étroit, peu de tables, comptoir très haut lors tu es assis, une salle non pas droite mais trapézoïdale, et une odeur de chien : il y a par terre, sur le passage des gens, un chien vieux et qui sent, ça n’a rien d’agréable, dans ton souvenir il faut sortir dans une cour pour trouver le WC à la turque, c’est cette odeur de chien mouillé, chien malade qui reste dans le souvenir mais localiser le bistrot non, pas possible, c’est cette sensation de promiscuité qui est désagréable, te reviennent d’autres images mais plutôt depuis le fait de ces salles non pas rectangulaires mais dans l’angle d’une patte d’oie, compliquées d’une deuxième salle en recoin, de trajets avec obstacles pour trouver où sont les gogues et par exemple réminiscence d’une salle très exiguë et quelqu’un qui tousse, qui pourrait le lui reprocher mais tu lui conseillerais soit le médecin soit l’hôpital tout de suite et puis non alors tu avales vite ton café, tu payes et tu pars, dans les deux cas c’était où c’était quand court toujours, dans combien de villes le goût, parce que transit de temps ou simplement besoin, de pousser la porte d’un rade au hasard, ces mondes minuscules mais qui n’en sont pas moins pour autant des mondes complets, des collections de vies et d’attentes et puis voilà, des fois tu tombes bien, des fois tu tombes mal : autre souvenir d’un chien genre basset mais sa maladie c’était des pattes dont ne restait que le cartilage, des pattes molles à la retourne alors ils lui avaient mis sous le ventre une sorte de patin pour la déambulation et la bestiole venait là jusque sous tes genoux commander une miette ou un sucre (ça a tendance à disparaître, les sucres sous leur minuscule emballage collé), mais c’était où ce chien qui puait, il faudra bien que le souvenir revienne ?

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 10 janvier 2022
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