
n’allions-nous pas trop loin avec la pauvre planète
On avait commencé les grands travaux.
Il y avait de multiples avantages à ce filet tendu sur la terre. On avait Internet partout, l’électricité partout, on s’envoyait les nouvelles de façon bien plus commode.
Et puis, sauf aux endroits où les éoliennes déchiraient le ciel, on en tirait un sentiment de protection : entre nous et l’inconnu, était le filet qui protégeait la terre.
Bien sûr, il n’était pas complet encore. On avait recouvert les villes, on l’étendait sur les terres, on attendait un peu pour les mers. Mais l’essentiel était la décision, le but, la perspective.
Alors, en roulant, on découvrait les nouveaux travaux. Un sentiment d’euphorie pouvait même vous saisir à ces perspectives fuyantes, comme nous-mêmes fuyions : ces perspectives agrandissaient l’espace, on se sentait moins perdu.
On savait qu’un appel à l’aide, une détresse, serait captés par les câbles tendus, et au moins enregistrés quelque part dans leurs appareils, même si personne pour y répondre. La terre était devenue si déserte (du moins en nos vieilles régions).
On disait aussi que c’était favorable, ce chantier, que des milliers et milliers d’hommes inoccupés dans les villes, de machines à rouiller dans leurs périphéries, étaient maintenant occupées là-bas, où se prolongeaient les pylônes, pour étendre le filet.
Dans ces heures de transition, à la levée du jour ou quand il s’éteignait, on l’admirait comme on aurait fait d’un de ces grands monuments d’autrefois. On était fier qu’un jour il recouvre la terre.








1ère mise en ligne et dernière modification le 27 août 2013
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