livres qui vous ont fait | Malcolm Lowry, Under the volcano

Au-dessous du volcan, de Malcom Lowry, oeuvre culte


Copyight 1947 by Malcolm Lowry, all rights reserved.

Puis :

Copyright @ Margerie Bonner Lowry, 1965.

Pas de date d’impression du Penguin Modern Classics, extrait d’une fresque Day of the dead in the City par Diego Rivera, et c’est un jour de Toussaint que je la rephotographie.

J’ai fait mon chemin seul (me souviens d’une doyenne de fac de Lettres, il y a une dizaine d’années, me demandant d’un air ahuri : — Ainsi vous êtes autodidacte ? Ma réponse fut bien pire qu’autodidacte, d’ailleurs l’hôte très estimable qui avait organisé la rencontre ne m’a jamais pardonné, tant pis pour lui aussi. C’est dans un livre de Maurice Blanchot (Le livre à venir ?, là je ne retrouve pas), que j’avais repéré cette note de bas de page : La poignée de lecteurs de cette oeuvre culte qu’est Au-dessous du volcan sauront à quoi je fais allusion [1]. C’est un viatique de peu, mais je me souviens de la couverture jaune et de l’épaisseur du Volcan lu pour la première fois en Français dans l’édition Nadeau.

La récurrence des cercles, l’obsession du ravin, ce mouvement tournant vers la tragédie dont pourtant on a lu au tout début le prologue, le martèlement linéaire de la marche du Consul à sa mort, quel livre.

Je l’ai relu deux fois en anglais depuis lors, et j’en prends régulièrement quelques pages au hasard. Il serait temps que je m’y remette pour un parcours intégral. Récemment, Claro a soulevé quelques points de traduction.

À l’époque j’aimais bien passer régulièrement dans la vieille librairie anglaise de la rue de Rivoli, Calignani, ou chez Smith un peu plus loin au coin de la Concorde. Mais cette épaisseur et cette souplesse, cet affinage de couverture des Penguin Classics, je l’associe plutôt à la hauteur sous plafond, aux rayonnages bois et au mystère de Calignani sous ses arcades.

Comment accorder d’aussi pointilleux problèmes de traduction (ou d’interprétation, comme dit Claro) au fait que je me sois toujours coulé si facilement dans la langue anglaise du livre ? On dirait que ça vous dessine à l’intérieur de la tête, qu’il n’y a qu’à suivre.

Un peu plus de 400 pages. Le papier a jauni, mais même jaunissant ça vous garde un air d’aristocratie anglaise. Je n’en achèterai jamais d’autre, sinon pour l’avoir en numérique. J’ai dans un coin d’étagère la totalité des Lowry, et notamment ses admirables Lettres, en français. En anglais j’ai aussi Gabriola. Mais rien qui soit à la hauteur du Volcan.

Des amis m’ont envoyé parfois des cartes postales du Popocatetepl.

 

 


se procurer le livre

[1J’invente. L’ami Dominique Hasselmann confirme que c’est bien dans Le livre à venir, chapitre « D’un art sans avenir », coll Idées p 255-256, et m’envoie la citation exacte :

« À cette ivresse symbolique qui ne nous persuade pas, j’opposerai le destin de solitude, de détresse et de damnation que Malcolm Lowry a su représenter en décrivant l’ivresse du “Consul” Geoffrey Firmin. Au-dessous du volcan est l’une des grandes oeuvres noires de ce temps. Quelques lecteurs le savent. »

Ce qui est nettement plus Blanchot et nettement plus fort.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 3 novembre 2013
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