sur le chemin
hier, vers la fin d'après-midi

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ou un autreTumulte au hasard  : fréquentez donc les palais hantés

Elle marche seule sur un chemin, le chemin ne finit pas. C'est un paysage sous la neige. La silhouette devant s'efface lentement, elle n'est plus qu'un point noir, puis le point cesse. Moi je me retourne, je regarde à droite. Au loin, en contrebas, une ruine sans toit. Je sais d'où on revient : en fait, là-bas, l'obstacle était trop grand. On a fait demi-tour. Je ne me retourne pas sur la gauche. C'est de là que vient ce vent givrant, qui vous plaque des billes de gel sur le visage, c'est intenable. J'enfonce quand je marche. C'est que je suis plus lourd qu'elle. C'est difficile. Moi aussi je commence à suivre le chemin. Et pourtant tous ces jeux qui auraient été possibles : comme des enfants roulent dans la neige encore vierge, se battent pour rire, courent et dévalent les descentes en criant. Le vent fouette, et c'est le silence qui impressionne : ces sifflements à l'infini, le virage là-bas où retrouver la route.

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François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
1ère mise en ligne et dernière modification le 16 février 2006
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