Elle m’a dit : Cette nuit, j’ai rêvé. Tu étais là, comme la dernière fois, dans les transports en commun. Un car ou un bus. Un tramway. Lumière du jour à chaque fois. Une place au fond. Pas d’autres passagers ou alors floutés, sans importance. Mais cette fois-ci tu étais en face de moi et non plus à ma droite. Sûr et tranquille. Ta chemise claire ouverte sur ton maillot blanc et moi aussi, je portais du blanc, je me souviens de ma petite manche quand mon bras se tendait, torse, vers toi. L’épaule trop haute, une branche d’olivier noueuse terminée en main dans un geste d’éloquence. Je pouvais tout te dire, enfin. Farouche et soulagée. Mais je ne t’apprenais rien. Tu m’as dit : « Cette nuit entre nous a déjà eu lieu ». Et je m’en souvenais tout à coup. Tout me revenait de ton amour, de ta chair, de la joie.
Je l’écoutais sans oser quitter des yeux le fond de mon verre et je croyais être allongé sur le dos à ses côtés tandis qu’elle rêvait à moi.
Elle a ajouté : La nuit de ce rêve, je ne l’oublierai plus, je sais quand elle se trouve… à la campagne, dans une chambre d’amis, pas loin d’un pré où des gens dansaient jusqu’à deux heures du matin. C’est une nuit précise dans un calendrier, alors que le rêve s’estompe et ne me laisse que quelques mots à quoi l’arrimer.
Transports en commun.
Une place au fond.
Je ne t’apprends rien.
Déjà eu lieu.
Merci Emmanuelle pour ce rêve, ce petit texte tout en finesse.
je recopie, mais merci et merci penser à m’envoyer par mail pour le PDF d’ensemble ! ça gagne peine énorme !