le vieux de la ville se trouve dans une boucle du fleuve – une des rues qui mènent à la place de la République (est-ce bien la place de la République ou celle du Peuple ?) (ça revient à peu près au même ) (à peu près) où au 22 bis vivait ma tante – l’une de mes – il y fait, en été, une chaleur formidable : une seule solution après le repas frugal vers 2, s’allonger ensemble et parler de sujets importants tout en gardant et cultivant par devers soi et par devers toi un irréfragable désir – un peu comme à Venise, je ne conçois pas vraiment cette tante (encore que cela me ravisse) s’ébattre avec son mari et donc mon oncle (par alliance sans doute aucun) dans la chambre 42 du Gritti (non plus que je n’imagine la conception d’une de mes nièces (par alliance – rompue, il est vrai) dans une autre, du Danieli celle-là, voilà près de trente ans (quel âge as-tu Coralie ?) – JPS vivait tous les ans (soit avec SdB ou d’autres, quelle importance ?) quelques semaines (à moins que ce ne fussent elles qui, avec lui… ?) vers fin août début septembre à celui de Monaco Grand Canal dit-on

– j’aime cette ville quoi qu’il en soit – mais en est-ce vraiment une ? a-t-on à en reconnaître boulevards avenues mails ? – canaux, ponts, églises et lieux d’histoire vivante (cette rue Garibaldi anciennement Eugénie) – j’aime cette ville
je me suis égaré : dans le creux de cette boucle du Tibre, la vieille ville, et en dehors la cité papale (L16 slash 267) (L pour Léon) (44 hectares, chapelle,etc.), entre la rue des Boutiques obscures et la place de Jésus (la vulgate journalistique, car c’est à son principe, indique » à mi chemin » ou « à égale distance ») ce matin-là fut abandonnée une auto – une Renault 4 (on disait 4L – on la prenait pour aller en vacances en Bretagne, on dormait dedans au besoin – les enfants seraient à venir tsais – c’était « camping à la ferme » : les agriculteurs (si tu veux dis péquenots) nous accueillaient gentiment, prenaient quelques francs, faisaient un feu le soir on dansait autour – on faisait cuire là des saucisses si on avait prévu le coup – sinon sur le camping-gaz on faisait cuire des pâtes qu’on allongeait de tomates crues) – quelque chose du mythe ?
non, tu sais j’ai beau regarder en arrière, là-bas, au loin (un demi-siècle – mon père avait mourru ma mère trouvait du travail il fallait se débrouiller, un autre des mes oncles vendait des pantalons dans le s(S)entier, j’y fus gagnais quelques (pas mal de) billets – je me souviens de ce 31 juillet soixante quatorze, de l’enveloppe dodue, je me souviens de son sourire (son deuxième prénom était Ruben) en me la tendant, il était blond, avait des yeux bleus et un sourire adorable que je revois ici et tant mieux – je me souviens du dessert (profiteroles au chocolat, au restaurant du passage des Panoramas) que les patrons (lui et son associé) offrirent à leurs subordoné.es alors (je marchai sur le boulevard, rentrant à la maison, chez moi, me disant je peux m’offrir n’importe quoi, une montre, un pantalon, un cadeau pour ma chère et tendre d’alors)
je pose ça là, je reviens demain (en vrai surlendemain: panne d'internet) - je n'ai pas d'idée du verso (je l'ai trouvée :repris le livre d'Anna Laura Braghetti,une des geôlières, et pris quelques phrases de chez elle)
je ne suis pas sûr d'avoir compris/intégré/conçu/déterminé la réalité (je n'ai (me semble-t-il) respecté (?) la consigne qu'en travaillant trois points de cet espace - est-ce que ça existe seulement ?) de la suite - on voit ça demain - avant vendredi, c'est probable)
après, voilà des mois entiers que je parviens plus à lire autre chose que des textes en relation rapport correspondance comparaison proximité parenté voisinage avec le travail que je tente de faire aboutir - Aldo - ce qui rend les commentaires (excusez-moi camarades tranquilles, prospères, écrivant.es et ami.es) difficultueux - pardon donc... mais bonne route estivale à vous !!
verso
Après tout c’est un jour un peu comme tous les autres. Aucun n’est plus le même, ne sera plus jamais le même j’ai l’impression, je me demande, je marche. Ma robe bleue, mes chaussures vertes, l’autobus qui va jusqu’au centre. Partout, tout le monde, tout le temps. Aller travailler. Les gens ne parlent que de ça. Tous. Toutes. Voilà huit jours que tout est arrivé et ils ne parlent encore et toujours que de ça. Le soir même ils étaient des millions dans la rue, la grève générale, la condamnation aussi. Jamais nous n’aurions cru pouvoir déclencher un tel bazar. La chance, le hasard, quelque chose devait se déclencher. Une femme presque en pleurs parle des cinq morts, son fils est policier et ils sont tous sur les dents. Des milliers de policiers, des milliers de contrôles, et rien. Personne ne peut savoir où il est. Personne. Si elles me voyaient telle que je suis… Une jeune femme brune, gaie jolie à l’air gentil et parfaitement inoffensif. C’est tout moi. Je dois aller voir ma tante Franca sinon elle risque de s’inquiéter. Elle pourrait même donner l’alerte. Un homme lit le journal, je vais au travail. Il fronce le front, les rides marquent ses traits, il se concentre et lit encore ce qui se passe, ce qui risque de se passer. Moustache, cheveux frisés, quarante ans peut-être, costume cintré ce grand col de chemise qui déborde largement sur sur le col de la veste. Dans l’autobus des enfants. Il faut que je change l’eau du poisson. Des vieilles personnes avec leurs cannes des mères qui vont faire leurs courses. Un jour comme les autres, comme tous les autres. Dix heures moins le quart, je serai à l’heure. Comme tous les jours depuis des mois que je joue cette comédie. Cette comédie… Ils sont là assis ou debout, ils parlent ils ne parlent que de ça. L’autre là est dans son réduit, pire qu’une cellule, pire qu’une prison, ce soir en rentrant du bureau vers huit heures Rome sera encore toute en lumière, il fera chaud et doux, le début du printemps, un jour comme tous les autres Anna Laura, comme tous les autres
Vive Aldo ! Et merci pour le portrait de la chambre. J’ai ce bouquin, tsais, j’en parlais dans le JDM an [4] qui traîne dans tes paperasses (ou dans tes toilettes, parce que c’est un bon livre de brèves) GLI ALBERGHI IN ITALIA ~ 1933, dont j’aimerais bien faire un truc, un jour où je ne serais pas en train de faire un autre truc. Vive Aldo !
(« Vive » pour Aldo, c’est un tragique souhait…) (mais on va essayer de reconstituer tout ça – sans pour autant parvenir à autre chose qu’un ectoplasme un peu fantomatique) Merci à toi (et pour les auberges italiennes, prévoir un budget conséquent – et du temps – pour en essayer quelques une). Bonne suite !!
Bonsoir Piero, c’est chouette les noms des rues et des piazzas (pour ne pas dire justement les piazze) avec leur nom traduit en français, ça donne une autre coloration à la ville. Contente d’entamer avec vous tous cet atelier !
c’est en été qu’elle me manque… Bonne suite à toi Laure et merci !
Peu connue l’été, sauf (je venais d’y passer un an) une journée entre deux trains de nuit où il faisait beaucoup plus chaud qu’à Marseille ces jours-ci, où j’étais passée d’une église à l’autre, pour le frais. Bonne continuation à toi aussi.
@Laure Humbel : (après l’ambiance politique avec la pourriture au pouvoir dans ce pays… – ils (et elles) n’ont rien à nous envier non plus, c’est vrai…) – (bel été !)
J’aurais bien repris un verre sur cette place, tiens (bonne route !)
@James Hardy : celle du Peuple? ou la Farnese ? (à toi aussi !)
Le verso, on croirait être dans un film italien d’Antonioni ou d’Ettore Scola. Merci pour cette ballade romaine
Merci à toi, Perle pour la lecture et le commentaire (flatteur…) (content que ça te plaise)