surface question pour réfléchir
histoires emballées dans plusieurs épaisseurs de papier de soi•e et morceau de drap
chiffre broderie de lettres, initiales mariales, manières matières de découpage en limite de zones permises,
heures à piquer points de tiges, scènes d’enfance réinventées sublimes précédées par l’élévation et ça bouge dedans et on peut recommencer
bouquet d’arbres et herbe à leur pied – encore verte – air se pare d’une petite fraîcheur, chose d’une heure seulement
infiniment fabrique de mémoire au long cours, aventure ici et là, avant tu, avant tuture, avant d’aime haine âge ment
advenue verticale de mots
chanson de savoir sans apprendre
mots de balle et rebonds à chaque lancé contre muraille et plouf dans l’eau
trois balles contre mur rue étroite
lanières de villes, d’os et d’eau — rien de solitaire à dialoguer en langue d’oiseau
pour mes dix-huit ans dit Cor — confidence encre sang sur papier d’ortie — petit souffle d’air venu de l’est traverse espace mien exposé nord
pour mes dix ans dit Cor, étonnement, crise d’acétone et fièvres des brumes, engrenages grinçants, visites fiévreuses des autres qui savent, qui demandent, qui se poursuivent et boucan d’enfer
pour mes… quel âge déjà ? dit Cor, trou du temps se referme
vol nu, vol pupe, vol pulpe, vol nuptial, plongée en paysage
scènes, scènes, scènes, décennie pour grandir
sur dos de main signe distinctif, certitude d’amour – divin dis, divin ? – douceur, regard doux et main ouverte
mue muse musique d’écarts, de départs, de fictions, de frictions avec rang de divinité, couleurs des saisons qu’on cuisine, et gestes interdits des mains mortes non-désirées
se soigner d’écriture qui ne sait que rentrer et sortir avec nous dessus ou dedans
chronologies d’accidents mortels et on meurt, dystopies d’accidents mortels et on vit
équilibre, n’est rien d’autre qu’instant éphémère, cumul de divers déséquilibres
tout est vrai
Voix 1
Vrai n’existe pas, tout a fondu, heu, tout est foutu
Voix 2
Tu es fou, disons folle, disons foule, voilà, tu es foule
Voix 3
Un sultan un jour décida de couper tête à femmes sienne, et voilà mille et une nuits de souvenirs à deux, et pour la multitude
Chœur
Multi multi multi
Voix 2
J père sieste, perchiste, persiste et réclame genre qui défoule, laissez venir à moi
Voix 1
Vrai est mort. Vive vrai !
Voix 3
Une bière et une piscine voilà la source du frais,
Voix 1
Garde m’en une, j’ai un procès à plaider, plaider contre vrai est plus dur que ne pense, et l’herbe est plus verte, et la cruche à l’eau se brise, et le pot de fer se terre
Chœur
Rendre compte, rendre gorge, un prêté, un rendu, la fièvre empire, Cor brûle et ne sait que faire de ce vrai, tout ce vrai contre la muraille et plouf dans l’eau
Voix 3
La solution du frais contre le vrai gagne à l’unanimité de mon plein gré, allons mes sœurs, allons prêcher le frais
Chœur (trois fois à l’unisson, puis en canon comme cloche, bourdon et clochette) (sur l’air du coq est mort)(ou sur l’air de vive le vent)
La ligne vacille, la glace fond
Voix 1
ici la terre, ici la terre, Cor a passé 41°, fièvre mortelle, potentiellement mortelle. A vous la lune, gibeuse, j’y bosse. Besoin urgent de vrai.
Choeur
Polichinelle
Monte à l’échelle
Casse un barreau
Et plouf ! Dans l’eau
..Les voix laissent sans voix ou donnent envie de chanter à tue tête!! j’ai relu plusieurs fois, grand merci pour ce frais qui disparait et cette chaleur qui monte qui monte… oui besoin de vrai!
Merci Eve,
Il fallait donner aux Voix la légèreté que le propos du texte n’a pas…merci d’en avoir apprécié le « jeu sérieux », qui à moi, de l’écrire, à donner le sourire.
Catherine, j’y retrouve ta poésie dans la première partie, ton écriture découverte avec la maison des mues et le dialogue farfelu et drôle dans la deuxième, quel régal ! Et merci encore pour ton passage sur mon texte. On se relie à la 14.
Oh la la
Quel plouf je viens de faire
Une plongée, d’abord l’oeil froncé qui relit, puis la lèvre qui sourit, saute et s’abreuve,
La gorge serrée et dés-altérée
Ouah
Merci du passage par ici, Yael, et mes excuses d’en découvrir la présence seulment aujourd’hui, j’avais perdu le fil. Je vais découvrir votre écriture, n’en doutez pas, et peut-être à mieux se rencontrer via les zooms qui ne vont pas tarder à reprendre.
Bonne semaine, et épilogue ! Il arrive ce soir, nous dit François. Je suis toujours en #14, mais je vais boucler ! Et vous ?
Cat