La
Laisser la là
S’imprégner de la trace
La trace qui laisse passer le vent
Laisser la trace s’impregner du bruissement du temps
Des mots comme une trace de l’infime des passages
La trace des mots comme des échos
Souffler la trace
La laisser s’imprégner
S’encrer du souffle
Encrer le souffle de la trace par le vent
Laisser la trace du vent souffler
S’imprégner
Des mots
Laisser les mots trace d’encre
Souffler par le vent
La laisser s’imprégner dans les mots comme une trace d’encre soufflée par le vent.
Voix 1 : Un bruissement brise la brume que butine le bitume.
Voix 2 : Le dedans mumure le dur qui dure et s’effondre quand baille le murmure.
Voix 1 : Il grogne souvent le soir quand l’aube se noie dans le grincheux qui n’a plus rien à boire.
Voix 3 : Elle se baigne comme une prière dans le bruissement de la brume.
Toutes: Ne nous arrachez pas à nos pauvres pas. Il ne nous reste de nous que cela petit tas de pas infimes qui s’effilochent.
Voix 1 : Reconstruire. Recommencer. Silence. Vers quoi. Avec quoi ? Résonnance du vide. Sous leurs pieds le fil se dérobe. Encore. Recommencer pourtant. Autant. Le temps. Tant qu’il y a le temps recommencer. Encore. Valse des dissolutions de l’âme de rire en larme. Encore. Refaire. Ne pas se laisser faire par le dur qui mumure pour écraser le vase. Reconstruire le sens quand il s’échappe en volute dans un bain d’objets mots qui se déverse de la benne à ordure du quotidien trop plein.
Voix 2 : Tu me vois ? Je farfouille dans les nuages, au milieux des gravas devant le vieux cinéma qui s’ffondre, dans ce qu’on ma lancé donné confié déposé envoyé, dans le vaste grenier des mots que mes yeux ont un jour caressés. Je farfouille pour le trouver, je ne sais plus vraiment lequel perdu dans les bribes d’images.
Voix 1 : Tu grattes ? Oh eh tu grattes ?
Voix 2 : nooonnn je farfouilles dans la montagne de nouilles de papier. Il y a cette phrase, celle qui m’est adressée. Je la reconnaitrait quand je la lirai.
Voix 3 : Haleter de beauté, saisie de la grandeur d’être et tomber. Tomber de tant de beauté en un minuscule bouton de fleur ramassé.
Tous : Grandir. Chanter. Ployer.
Voix 2 : S’effondrer et recommencer comme un chant de vie infini.
Ce qui bruisse, murmure, grogne, baigne, arrache, reconstruit, recommence, farfouille, gratte, halète, tombe, grandit, s’effondre et recommence.
petit tas de pas
gravats plantés dans les nuages
traces qui encrent et n’ancrent pas
un bruissement qui touche . Merci
Ce qui bruisse, murmure, grogne, baigne, arrache…
Et qui laisse des traces comme celles que vous tracez dans vos mots Louise, dans votre poésie, des traces de vous, de nous, de nos écrits qui se partagent et se lisent chacune chez nous. Au plaisir de se rencontrer un jour en zoom.
Écrire ? « Laisser la trace s’impregner du bruissement du temps ». Eh bien, après ça… mille mercis.
Très beau bruissement d’écrire