«Je ne suis pas resté paysan, je pensai que je serai enfermé, empêché … »
enfermé, empêché et puis mal dans sa peau, comment le dire, -enfermé- au milieu des champs et des bois? enfermé ou plutôt délaissé seul au milieu de huit, ou plutôt la ferme ferme-là trop fermé, lui trop taiseux c’est ça, Taiseux. Et comment dire empêché -empêché par lui ? -empêché par qui ? empêché de quoi ? en-péché, il serait en péché dans ce petit village catholique c’est sûr, mais non, pas lui.
Ce serait l’armée passée par là. La chambrée le copain. l’uniforme les gardes nocturnes la peur et non pas ça, ne pas rester là. le train qui roule longtemps le désarroi le train lieu anonyme, entre militaire et la maison où est-il dans ses rêveries et je deviens quoi et c’est long et ce prètre tout à coup qui lui parle, taiseux, il écoute, il cogite il réfléchit les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
«Si le lit est froissé chiffonné, sans doute elle répondit mais trop vite silencieuse et sans rester. Dans la chambre tout est beau et doux, elle se regarde dans la glace à la fin de quoi son propre regard la transperce il existe un accord différent qui s’exerce dans cet échange de visages».
Froissé chiffonné ? le lit ou elle ? Jouer à Gertrude Stein, dure affaire, mais questionnante : :des verbes, beaucoup, des adjectifs aussi, Cette chambre et la glace une étrangeté sans le contexte ni avant ni après, un rêve répété souvent revenu. Elle ne parle pas, ne reste pas ? pourtant il n’y a pas eu d’erreur, il y avait eu attente exaucée mais si furtive, comment pourquoi partir si vite ? sans qu’on n’en parle jamais. A la fin, « son propre regard la transperce » Ce serait plus juste de dire elle doute, elle a peur d’elle-même, tout juste si elle ose se regarder, « son propre regard la transperce » dit tant de choses en peu de mots, -Cela va si profond et si loin en elle-même – Il existe un accord sans en parler jamais.
Aucun bruit. Le silence, pas de mots. Et pourtant tellement un moment advenu, puisque le lit est froissé. Pas de cris ni d’explosion, pas de mots prononcés, l’amour est silence ? elle sait qu’autre chose s’est produit. Un accord différent dans leur échange de regard. Il y a eu erreur, ce n’est pas dans le miroir qu’elle s’est regardée…ils étaient tous les deux dans le lit froissé chiffonné ensemble et seuls. Autre chose se passe nul besoin de mots.