…….
50. Elle veut son compas, elle me l’a prêté et elle veut que je lui rende. Drôle de fille. Un vrai bébé.
51. Dans la cour, derrière les grilles de l’école, les marchands de cacahouètes fraîches.
52. Les fenêtres n’ont pas de vitres, les ventilateurs au plafond brassent de l’air chaud.
53. Le compas a deux branches. Faut savoir le tenir sinon c’est le grand écart.
54. Elle a deux guibolles toutes droites comme son compas et elle marche les pieds en dedans. Elle est trop grande pour son âge.
55. J’ai pas envie de m’appesantir.
56. Les marchands de statuettes sont assis sous les grands arbres, les chauve-souris s’y pendent.
57. Sous la tente, repas avec pommes de terre données au chien en cachette, sous la toile cirée.
58. Je suis son amie. Elle aime se coiffer et aussi me coiffer. Elle a compris que je n’ai pas volé son compas.
59. Elle n’aime pas le jambon. On boit du coca-cola bien frais. Sans paille.
60. Son vieux chien ne sent pas bon, en plus il bave. Et il boîte.
61. Elle a un compas, une chambre climatisée avec des posters de Johnny. C’est gai.
62. Son compas, c’est casse-noisettes et compagnie.
63. La bicyclette c’est mieux que la marche. Même dans le sable.
64. Mon amoureux secret s’appelle Jean. Il a huit poules à lui. Il veut être docteur plus tard.
65. Je ne la juge pas, elle aime les animaux.
……..
300. Elle signe toutes sortes de pétitions pour eux, les animaux. Moi, je signe aussi pour les humains, pour ceux qui ne mangent pas, qui sont blessés, qui sont chassés.
301. Je la trouve inconséquente. Je me trouve trahie.
302. On tourne en rond, notre amitié bat de l’aile.
303. J’ne décolère pas. Son compas refait surface.
304. Je mange des amandes.
305. Des raisins secs.
306. Comment se fait-il qu’elle n’aie pas grossi ?
307. Comment se fait-il qu’elle n’aie pas de rides ?
308. Manger évite les reproches.
l’inadéquation, la rancoeur, le reproche, les sentiers de traverse, c’est un thème souvent inexploré, si dense et dérangant… un grand merci d’y avoir lancé votre originale percée (cette image du compas…)
Merci Françoise pour noter que le compas mesure les distances. Contente de ton commentaire.
#307 : quelle piste impeccable pour faire décoller un récit vers l’étrange…
Bonne continuation
Merci de ton passage Emmanuelle
J’ai beaucoup aimé votre texte, Louise. La relation entre ces deux camarades d’école, comparée à un compas qui serre les jambes ou les écarte est une jolie trouvaille.
Merci Emilie. A bientôt
On sent dans cette proposition 15 toutes les pistes qui pourraient s’ouvrir. Merci pour le compas, j’y ai vu une danse, danseuse, cette amitié à bout de compas, merci pour cette poésie et à bientôt dans nos écrits Louise.
Merci Clarence. Ton regard sur la danse, la danseuse me donne une idée. Merci doublement et à bientôt
et la distance (mesurée par le compas) se modifie entre les deux séquences 50/65 et 300/308 qui traitent de la même strate de récit
et c’est là que se situe l’intérêt du texte
oui, on sent vraiment l’ouverture se faire à partir de la 300, le récit qui se développe
alors projeter une troisième séquence ?
Oui, la 1ère strate correspond à la relation dans l’enfance, la seconde à l’âge adulte. Faudrait que je peaufine les 2 et peut-être entre les 2, une 3 ème à glisser . Merci de ta lecture Françoise
La difficulté de se comprendre,
Les enjambées de compas entre copines, qui éloignent ou re/ra/pprochent
Les odeurs de fruits secs et leur croquant qui remplit l’éloignement,
A déguster plus encore ?
Peut-être, oui. Creuser cette difficulté. Merci Yael pour ton passage.
le compas : enjambées et enjambements peut mener loin, danser même piquer s’il le faut. Il y a vraiment un récit au cœur de ces notes … Merci Louise.
Un récit en creux ? Merci de ton passage Nathalie.
En plein !