#rectoverso #PS | ça réédite toujours

Denis Mukwenge_Prix Nobel de la Paix 2018_Expo Wax au Musée de l’Homme à Paris

RECTO Le décor planté :
Depuis 1993 en RDC plus que la guerre
plus que la terre
plus que les corps de guerre en terre

Et de dire l’histoire de ces trentes années à mourir en silence :
Au fleuve Congo des cadavres gonflés passent, coulent, s’installent et se décomposent
l’eau bu souillée des morts
Au fleuve Congo des témoins du temps qui passent mais réédite

Depuis 1994 en RDC 6 millions de morts dans le pays détenant les plus grandes richesses de la planète OUI MAIS qui détient quoi ?
Le peuple lui
parmi les plus pauvres
L’abondance ressource alimente la guerre

Ça commence après le génocide rwandais
il faut désarmer les hutus alors
On passe la frontière
On traque
On massacre un hôpital
On tue On pille On viole On découpe

Sur les routes 20000 personnes fuient la mort mais trouvent la mort différemment
Une marée humaine en forêt sans eau ni rien à avaler
Dans l’attente d’un hypothétique retour hypothétique secours
Reste quelques images d’archives la forêt a mangé le reste
les cadavres sont laissé sur le bas coté

200000 réfugiés à Tingi Tingi
Les organisations humanitaires sont empêchées de secours par l’armée rwandaise
Les mêmes qui génocidés quelques mois avant
Bienvenue Bienvenue Bienvenue
Scandent les enfants à la commissaire d’aide à l’humanité
A manger A manger A manger
Nous vous prions transmettre à qui de droit

La commissaire partie les réfugiés sont massacrés
Les preuves dissimulées
Une révolution démocratique à massacres sanglants

Une colonne sans fin à voir à œil vu
Tout le long On massacre
Jusqu’à l’eau sur le quai le bateau

1997 une dictature s’enfuit un autre s’en vient
Une étrange victoire bâtie sur crime et impunité
Le gouvernement rwandais encourage la rebellion
Un témoin dit les militaires n’étaient pas là pour se défendre
On dirait que l’extermination
Des vieilles femmes, des bébés, des villages éventrés brulés

Une mosaïque de milices et mouvements rebelles soutenus par l’appât gain

Parfois un panneau dit Holocauste
Dans l’église avec des haches 137 corps
Une vierge aux yeux bleus observe les massacres

Au Congo dit un journaliste il faut tuer pour etre récompensé
1000 morts un général nait
C’est une guerre de tous contre tous
Une guerre de prédateurs

Les hommes puissants de se balader en Occident comme si de rien
Comme si rien
Comme si le peuple non pas à l’agonie

En 2001 l’Onu les casques bleus MAIS comme au rwanda comme en Bosnie comme comme comme
Une mission d’observation qui ne dit tout

L’amnitie peut importe , on brasse on tourne la page mais
Ca continue
2008 rapport mapping dénonce
Violences impunité
Violence impunité
Violence impunité
Violence impunité
Violence impunité
La liste des massacres restera incomplète et des enquêteurs effacés
Et les hommes d’état nient et se victimisent

En un an 89 charniers
entre 5 et 10 millions de civils

Viols en masse meurtres en masse
A lister
Toutes sortes de massacres à lister
Des corps disséminés partout
Parfois dans une tombe 10 corps
Parfois 50

Deux enquêteurs sous complicité gouvernement assassinés
pour dissimulé la preuve les preuves trop de preuves à tout cacher
les dossiers dans un tiroir
a moisir
Et ça continue
La mort des morts

2025 le Nord Kivu est de nouveau déchiré. Le M23 prend possession
Des colonels de tous bords paradent librement entourés de mains fusils
Nous protégeons disent les milices
Nous protégeons dit l’armée
En violant tuant coupant
La situation reste confuse dit le porte-parole
Reste que les vivants meurent
3 millions de personnes ont besoins de nourritures
1 millions de soins
Nous pour le bien
Nous pour la protection
Mais MOURIR

Et pendant
les bébés des ventres continuent sortir
nouvelle chair à distraction
jusqu’à
épuisement des stocks

VERSO

Les corbeaux ne savent plus voler de trop de chair humaine engloutie
Il y a des vers dans ma peau dit la fillette
Le bébé n’est pas à moi il est abandonné
Il est vivant ?
Je crois
Un train cercueil
Par les pieds le corps petit garçon
Déplacé largué
Un militaire arrache le bébé du dos de sa mère
Et par le pied frappe frappe la tête au mur
A laisser pourrir les chiens à manger dit le militaire
Des corps comme des rondins aux flots
Le fleuve possède l’âme des morts
ça pleurent de répétitions sous les tirs croisés
nous sommes occupés de force dit l’occupant premier
un sourire sadique dit les richesses minières attirent convoitises
cobalt diamant or coltran cuivre uranium
le poignard militaire à sa propre technique de s’assurer le ventre béant
du haut bas viscères sexes
en riant chantant
Racontez qu’on est des braves disent les poignards dents de scies
Pourquoi tuez vous vos freres
Un cigare crie faites vite plus vite de tuer ne changez pas d’objectif tuer
Derrière cette porte j’ai rencontré les corps dit le prêtre
Dans des sacs plastiques entassés ratatinés hop en fosse
Sous couvert de religions (ENCORE TOUJOURS)
Le pasteur protège ses brebis dit je me revendique de Dieu
Et les massacres justifier hop claquement de doigts
Des balles autour du cou petit garcon
Comme trophée à mourir jeune
Pour libérer tuer tuer tuer
Il y a des montagnes de tetes
Des cas de cannibalisme
Des membres coupés
Dépiécé au vu et su
Un sol de fosses communes saturé
Achève le achève celle-ci dans son sexe
Celui pas mort vas y
On leur montre que la force loi
Que vous ont-ils fait
Ils nous ont violés
Des poursuites judiciaires pour qui
Ceux qui dirigent
Ceux qui écrase
Ceux qui croit dessus ne pas craindre
Ne rien de craindre
On voudrait dire
Dresser la liste
Comme les morts dressés
Les noms alignés charniers
On voudrait des justifications plausibles
Comme si on pouvait
Comme si on devait
Les chiffres de sables glissants portent
des ombres hurlantes qu’aucun recensement ne peut
On voudrait dire les uniformes qui changent de siècle à siècle
Et recommencement
au gré chantant la négation du vivre
les archives de cendres trouées
les aveux de peur
et des charniers sous jardin sous potager à manger les os sur table
il parait que les morts au compost riche
on voudrait dire les membres
en moins attribut sectionné arraché mangé
on compte pour non pas l’oubli
on nomme pour les plaies
on voudrait prévenir mais le silence étouffe les grands lacs
Est-ce que la douleur entache le gout de la terre
Quand est ce que la mémoire veille
Il y a toujours une vie avant mourir

Parfois des hommes osent dire et deviennent même Prix Nobel Paix
Dire encore après dire encore maintenant
MAIS
Ça ne change rien
MAIS
de rêver vérité contre crime
Malgré

A propos de Jen Hendrycks

J'écris depuis l’indignité. je traque ce qui fend, fracture, endure. Écrire comme sursaut, sédition et dire sans polir ni plier. En veille et sorésie, toujours. jenaie@hotmail.fr