#histoire #03 | Echenoz il y a des gens…

Personnage 1
Assis à la table, les mains à plat devant lui, le chien roulé contre ses pieds, le museau sur la chaussure, cheveux courts, peignés en arrière sans mouvement, le regard fixe la chaise vide. La nappe retient les plis, les couverts en ordre. Une montre en métal au poignet gauche dont la verre semble fendu.
Inquiet.

Personnage 2                                                                                                                                             Sur une chaise, le dos droit, mains sur les cuisses. Les yeux évitent le chien et la table. Les lèvres jointes gardent la phrase qui ne sortira jamais, chapeau melon suspendu au dossier, les pieds à plat sur le carrelage les chaussures restent parfaitement alignées.
Irrité.

Personnage 3
Face aux autres, jambes serrées sous la table, mains sur les genoux pour se lever. Le menton légèrement rentré. Les cheveux gris coupés courts, raides, encadrent le front. Les coudes semblent peser le monde. Le bouton supérieur de sa veste manque. Une alliance sur l’index droit, 
Prudent.

Le Chien
Sous la table, en tête à queue, l’oreille dressée, les yeux mi-clos, guettant un signe invisible, le pelage soigné, un petit panache de poils sur la nuque se détache, une lueur traverse le museau.
Imperturbable.

La Cycliste
Debout, la bicyclette contre la hanche, les mains sur le guidon en chrome, casque fixé brillant, cheveux courts,, un anneau d’oreille, les pneus reposent sur le carrelage, le pied sur la pédale,  bracelet en cuir à la cheville gauche. Prête à prendre la route
Éveillée.

Le Violoniste
Le violon sous le bras, l’archet sur les genoux, deux doigts appuient sur les cordes et touchent le bois, le regard sur l’instrument, une partition dépasse de la poche gauche de sa veste en tweed beige, cheveux longs retenus par un ruban sombre. Lunettes ronde contour écailles. 
Inspiré.

La Porteuse de fleurs
Le bouquet serré, la tête inclinée vers les tiges, les doigts posés sur les fleurs. Une jupe légère, chignon à boucles désinvoltes maintenu par deux épingles brillantes, les épaules souples, un pied devant l’autre, un collier de perles sur sa nuque.
Joyeuse.

Le Vieil homme
Assis, dans sa main droite une canne, les doigts effleurent le pommeau, le front incliné vers le sol. Cheveux blancs brossés vers l’arrière, raides. Le corps attend sans céder, chaque genou figé, le cuir de ses souliers est un peu craquelé, une chevalière en or à l’auriculaire droit.
Patient.

La Femme à la cage
Les mains autour de la cage, calée contre la jupe. Les yeux rivés aux barreaux. Les doigts tendus pour toucher, l’interdit ? Cheveux bruns attachés en queue de cheval basse, maintenus par une petite barrette. Les barreaux reflètent une lueur venue de la porte entrouverte, autour du pouce gauche une bague en forme de serpent
Intriguée.

L’Accordéoniste
Assis, l’instrument sur les cuisses. Les mains sur les touches, buste en avant, le regard sur sa main gauche, cheveux noirs ébouriffés une mèche tombe sur l’œil droit. Le soufflet fermé épouse les plis de la veste un bracelet de cuir au poignet droit.
Jovial.

La Femme à l’ombrelle
Ombrelle calée sur l’épaule, doigts serrés sur le manche, le bras droit en un geste suspendu. La tête tournée vers le mur, le chignon trône haut, maintenu par des épingles qu’on devine. Les plis de la robe bien droits, un foulard cache son cou. Est-elle sortie d’un tableau ? 
Sévère.

Le Lecteur
Livre ouvert entre les mains, pouces sur la page La reliure laisse apparaître un fil rouge. Accoudé sur une crédence, le corps se penche, arrêté dans l’élan de tourner. Les yeux absorbés par le texte, cheveux blonds courts en un désordre soigné, la lumière du jour tombe sur la couverture.
Ravi.