
Codicille : suite de histoire #02 | Désir Témoin 1
Une jeune femme en bleu de travail. Légèrement en retrait, mais ses cheveux courts très roux créent une illusion d’optique tant ils attirent l’œil. C’est la seule qui apparaisse véritablement « en couleur ». Elle surgit de l’image.
Un couple. Elle le devance à peine, il a la main posée sur son épaule. La quarantaine, surtout elle. Lui un peu plus. À moins que sa calvitie ne fausse les estimations. Elle utilise ses lunettes de vue en guise de serre-tête, si bien que ses cheveux ne cachent pas son visage quand bien même elle le penche un peu vers lui. Ils portent tous deux de très belles écharpes légères, ornées de motifs géométriques qu’on dirait tracés à la main, souvenirs d’un voyage probablement.
Un grand homme brun à l’air anglais. Une tignasse d’une vitalité extraordinaire en contradiction avec sa pâleur et les cernes de ses yeux noirs. Il s’appuie contre l’embrasure de la porte pour laisser passer les autres. On dirait qu’il les regarde avec son nez, très proéminent, un bec d’oiseau presque. Quelque chose d’incohérent se dégage de sa mise… l’usure de son pull laisse deviner la peau par endroit, et sous son bras maigre, une sacoche de cuir visiblement coûteuse et bourrée à craquer.
Deux hommes dans la trentaine se suivant de près. Celui qui porte une chemise à petites fleurs lève le visage comme s’il cherchait de l’air. L’autre, plus menu, regarde vers le bas… ses propres mains probablement. Il a une très grande bouche et une mâchoire chevaline qui laissent présager d’un rire franc et sonore. Mais il ne sourit pas. À l’inclinaison de sa tête, on pourrait croire qu’il vient d’y prendre un coup.
Une femme prématurément blanchie. Sa chevelure accentue la lumière du visage. On devine qu’elle est robuste, bien qu’elle ne soit visible que jusqu’aux épaules. Ses nattes de guerrière descendent sûrement jusqu’à sa poitrine.
« usure », probablement par biais local et temporel personnel. Sinon, j’ai a-perçu certains d’entre « eux », merci.
Merci de cet intérêt de détail (l’usure, ses biais). J’y reviendrai donc !