Voilà comme elle est : faisant jaillir la joie, faisant jaillir le rire, faisant jaillir des giclées autour de la borne à eau.
Non, voilà comme elle est : laissant jaillir la joie, offrant à toute la rue Sainte-Hélène son rire, recevant toutes les giclées comme autant de cadeaux de vie.
Non, voilà comme elle est : courant à la rencontre, riant d’avance à ce qu’elle ne connaît pas encore, tirant la langue à toutes celles et tous ceux qui en fronceraient les sourcils.
Non, voilà comme elle est : polissant les petites joies de chaque jour, faisant reluire ce qui donne au soir son éclat, faisant éclater le soir pour qu’il rejoigne le matin.
Non, voilà comme elle est : tendant l’oreille à tous les chants d’oiseau, tendant l’oreille à tous les jaillissements d’eau, fermant ses oreilles à ce qui grince méchamment.
Non, voilà comme elle est : frottant avec vigueur tout ce qui peut faire étincelle, touchant avec délicatesse tout ce qui souffre de n’être caressé.
Non, voilà comme elle est : à l’eau la fraîcheur, au soir le feu, au caniveau les beaux reflets, à la borne la fierté, à la rue l’espoir de l’altitude, au faubourg des airs de royaume entier.
Non, voilà comme elle est : à sourire, à rire, à courir, à sauter, à recevoir, à donner, à tourner, à reprendre, à déprendre, à espérer, à ne pas regarder trop loin, à sentir venir, à accueillir encore, à prendre la pluie, à attendre la neige, à supporter l’hiver, à nettoyer l’hiver, à racler le caniveau, à lustrer le caniveau, à surprendre le caniveau, à revenir à la borne à eau, à goûter.
Tu voudrais qu’elle soit toujours comme ça.
Réjouissante, voilà comme elle est ! On a envie de la connaître.
Quel plaisir de la voir comme elle est a toujours été et sera encore, un élan qui donne la pêche comme on le dit parfois, merci.