Voilà comme il est, soupirant, se voulant discret, effleurant du bout du souffle les herbes piquantes
Non, voilà comme il est, s’insinuant dans la terre, creusant sous les racines, remontant par l’envers du décor
Non, voilà comme il est, entrelaçant les vivants, veillant les morts, suspendu entre deux rives
Non, voilà comme il est, rôdant dans le village endormi, ensorcelant la forêt assoupie, espionnant le phare vigilant
Non, voilà comme il est, giflant les joues rebondis, harcelant les chats, pourchassant les mouettes
Non, voilà comme il est, berçant les coeurs gonflés, embrassant les plaies, enroulant les illusions
Non, voilà comme il est, hurlant dans la nuit, dévorant la lune, s’écrasant sur les falaises
Non, voilà comme il est, grimaçant avec les enfants, faisant la ronde avec lui-même, sautant dans les flaques
Non, voilà comme il n’est pas, un seul nom et une seule forme, qui ne serait que lumière ou qu’ombre
Tu le vois et tu ne le connais pas.