Quand on regarde la main d’Adrien, la gauche bien sûr, ce qu’il faut observer, c’est ce qui brille. On peut remarquer aussi ce qui a creusé. Mais il ne faut pas négliger ce qui a caressé. Ce qu’il faut laisser de côté c’est la rancune d’avoir porté trop souvent trop lourd. Ce qu’il faut ressentir c’est la fierté. La fierté d’avoir poli le bois, la fierté d’avoir foré le fer avec précision, la fierté de l’avoir soudé aussi. Ce que j’ai remarqué c’était la douceur avec laquelle la droite venait parfois faire reluire les traces de la gauche.
Quand on regarde une des mains de Berthe, n’importe laquelle, il ne faut pas s’alarmer des rougeurs. Qu’est-ce qu’une rougeur une rougeur est juste trace de la rencontre d’un jaillissement. Un jaillissement n’est pas toujours une brûlure sournoise. Je n’ai pas passé assez de temps autour de la borne à eau.
Quand on regarde des mains, on revient toujours, pardi, à celles d’Etiennette. Il faut être prêt à en examiner trente-six autres et à les rejeter toutes sauf les siennes. Les siennes ont le pouvoir de donner le réconfortant et de reprendre le juste. Je me suis regardé et j’ai vu que j’ai grandi des mains d’Etiennette, si attentive à moi. Soyez attentifs aux mains qui savent à la fois donner et prendre.
Et j’ai bien regardé les mains du monstre de la rue Veillon. Il a eu le plaisir de l’épaisseur de poussière de craie accumulé quand les autres cherchaient au tableau en vain une issue. On leur avait dit que ce serait un sale moment. On était en dessous de la réalité encore. Vous verrez bien que quand même ça passe. La cruauté.