#40 jours – # 35 | imprécation

Les gens tombent des toits, les gens tombent des heures, des chiffres, des agneaux blessés avec leur sang qui monte aux gencives, les gens tombent des toits toujours trop hauts, et tu fulmines mon dieu de ne pas avoir bâti assez d’arènes, de cirques, d’opéras baroques, de tuiles géantes où glisser dans des ballets d’eaux tièdes, de ventilateurs et d’éoliennes battant la mesure à chacun de nos pas, tu fulmines mon dieu de ne pas avoir su prévoir, combien de pas de géants il t’aurait fallu bâtir pour nous inciter à voir nos pieds, à regarder nos pieds, avec cette tendre fascination pour l’en-delà, le dessous des choses, l’invincible – l’invincible, le sol, la pierre, l’ancré, le djembé, le tellurique, le fragment, la contrebasse, le poids, la gravité, la gravité seigneur, et rien – rien, qui parte du ciel

Et retourne au ciel

A propos de Françoise Breton

aime enseigner, des lettres et du théâtre, en Seine-Saint-Denis, puis en Essonne, au Cada de Savigny, des errances au piano, si peu de temps pour écrire. Alors les trajets en RER (D, B, C...), l'atelier de François Bon, les rencontres, les revues, ont permis l'émergence de quelques recueils, nouvelles, poèmes. D'abord "Afghanes et autres récits", puis en revues "Le ventre et l'oreille", "Traversées", "Cabaret", "La Femelle du Requin"... Mais avant tout, vive le collectif ! Création avec mes anciens élèves d'Aulnay-Sous-Bois de la revue numérique Les Villes en Voix, qui accueille tous les textes reçus, photos, toiles...

Un commentaire à propos de “#40 jours – # 35 | imprécation”

  1. saisissant… on en voudrait encore de cette ville qui croît alors, que la créature semble rétrécir,