A propos de Catherine Serre

CATHERINE SERRE – écrit depuis longtemps et n'importe où, des mots au son et à la vidéo, une langue rythmée et imprégnée du sonore, tentative de vivre dans ce monde désarticulé, elle publie régulièrement en revue papier et web, les lit et les remercie d'exister, réalise des poèmactions aussi souvent que nécessaire, des expoèmes alliant art visuel et mots, pour Fiestival Maelström, lance Entremet, chronique vidéo pour Faim ! festival de poésie en ligne. BLog : (en recreation - de retour en janvier ) Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCZe5OM9jhVEKLYJd4cQqbxQ

#rectoverso #14 | détours

on entendra surtout parler des familles Coston et Jouvente dans les années d’avant 1940, il y aura d’autres familles dont on saura moins de choses, les Bruns par exemple, et pourtant, nous aurons connaissance de leurs adresses, nous découvrirons les prénoms des chefs de familles, le nom des épouses, des enfants, des parents et beaux-parents et même des domestiques pourvu que tous habitent ensemble. Continuer la lecture #rectoverso #14 | détours

#rectoverso #13 | pas pleurer après

surface question pour réfléchir histoires emballées dans plusieurs épaisseurs de papier de soi•e et morceau de drap  chiffre broderie de lettres, initiales mariales, manières matières de découpage en limite de zones permises,  heures à piquer points de tiges, scènes d’enfance réinventées sublimes précédées par l’élévation et ça bouge dedans et on peut recommencer bouquet d’arbres et herbe à leur pied Continuer la lecture #rectoverso #13 | pas pleurer après

#rectoverso #12 | lieu de naissance

Je m’arrête à un détail, les yeux de l’homme, ses yeux bridés, son regard doux et sa main posée sur le bras d’une jeune européenne. Elle porte une robe habillée, rehaussée d’un crêpe transparent et léger, coupée sous le genoux pour les cacher et libérer un bas de jambes fin et galbé, des chaussures à talons mi-hauts plus chics que Continuer la lecture #rectoverso #12 | lieu de naissance

#7 | #8 | #9 | #10 | #11 | du temps comme s’il en pleuvait

#7 – Le fait que l’instant rapide, l’instant seulement d’apercevoir, là, les deux vélos. Le fait que têtes bêches, c’est à dire l’avant de l’un contre l’arrière de l’autre, le fait d’apercevoir un instant le vélo vert et l’autre plus discret, couleur sombre, têtes bêches contre la toile blanche, le fait que les vélos posés sans personne à côté,  comme Continuer la lecture #7 | #8 | #9 | #10 | #11 | du temps comme s’il en pleuvait

#06 rectoverso | petite pieuvre

Je traverse la place après une dernière dizaine de minutes tranquilles avant le travail, un café bu à une table dehors, j’ai adouci la boisson d’une goutte de lait, j’ai même ajouté un peu de sucre. La morte à la mise en plis me regarde et sourit, elle aime me regarder boire lentement en sachant qu’elle est là et elle Continuer la lecture #06 rectoverso | petite pieuvre

#rectoverso #05 | patine

Impressions géographiques — une appellation, rien de plus, et le temps sur les choses. Et sur le corps. Le mien et le leur, qui traversent et s’inscrivent dans la rue, année après année.  1971, quitter Marseille. Hier, la femme m’a dit En 71, j’étais d’accord pour la Suisse, y retrouver le calme, mais au fond ça a été pareil. Pour Continuer la lecture #rectoverso #05 | patine

#04 rectoverso | la décennie

Y’a un homme, une femme, un autre humain — moi — et puis encore deux autres mais je vais pas les embêter plus que ça. Il faudra penser chaque fois que eux aussi sont par-là, pendant la décennie. Tu y retournes encore ?  Que crois-tu en dire que tu ne saches déjà. Que tu n’aies déjà dit, pensé et même, Continuer la lecture #04 rectoverso | la décennie

#rectoverso #03 | bouillon de mots

Il y a – formule banale dit-on – quand l’enfant s’attarde avant de savoir lire sur la sonorité slave et mouillée de ce qui n’est pas encore trois mots, puis l’enfant trace l’élégante boucle du y à la suite d’un u  bien ouvert qu’elle sublime précédée par l’élévation du l entamé dans l’élan du i, il y a le bras Continuer la lecture #rectoverso #03 | bouillon de mots

#rectoverso #02 | géante variable 

à ce stade de la nuit, reprendre une douche pourrait encore être une action à mener délibérément, non pas un geste dicté par l’écrasante sensation du monde endormi. Je visualise l’élan de bouger, de faire glisser la chemise sur le ventre, d’enjamber le rebord sans penser qu’une douche italienne serait tellement mieux, de relever le mitigeur prè-réglé sur trente-cinq degrés, Continuer la lecture #rectoverso #02 | géante variable