- Une jambe restée à quelques centimètres de la mienne.
- Sa jambe.
- Faute de frappe : sentimètre. Sentiment du centimètre.
- La couleur rouge comme leitmotiv : voiture, chaussures, parapluie, fil.
- Nulle coloration politique.
- Nous irons courir et nos jambes ne se toucheront pas.
- Écrire la scène suivante, celle où les jambes se touchent enfin, ce serait tout gâcher.
- Il est peu question de jambes dans la littérature. Rien ne revient. Je triche.
- Henri Michaux, Les Rêves et la Jambe : « La jambe est intelligente. »
- L’intelligence de sa jambe dans la voiture, restée à quelques centimètres de la mienne, a été de calculer exactement la distance : trop près, c’est un point de non-retour ; trop loin, c’est un rejet.
- Le langage de la jambe. En miroir : le jambage de la langue.
- D’abord leurs jambes se touchèrent, puis leurs langues.
- Nous parlerons la même langue quand nos jambes se toucheront.
- Le danger de l’écriture des jambes, ce serait de céder à la partie de jambes en l’air et ce serait écrire en l’air.
- La jambe en terre, la chaussure au bout de la jambe, la jambe toujours double.
- Je ne me souviens pas de ses chaussures, trop occupé que j’étais à regarder ses jambes.
- A-t-elle remarqué mon œil posé sur ses jambes ? Discrétion voulue, nécessaire, impossible.
- Ma tache de beauté, sur le haut de la cuisse, se cache. Ma beauté se cache. Je me cache. Sur sa jambe, il y en avait une petite, de tache de beauté, mais ce n’est pas la taille de la tache de beauté qui fait la beauté.
- Qu’est-ce qui fait qu’une jambe est belle ?
- La voix de papa : « Ça me fait une belle jambe. »
- À l’enterrement de son père, pendant qu’on s’avançait dans l’allée pour les honneurs, Georges Brassens chantait La mauvaise réputation.
- Avec son père, en Thaïlande, elle a mangé une fondue sur la plage.
- Mon père n’a jamais mis les pieds en Thaïlande. Il a peu voyagé : un safari au Kenya et ces deux semaines en famille entre Réunion et Île Maurice.
- Voyage de noce en Autriche : ils reviennent sur les lieux (Vienne, Salzbourg) quarante ans plus tard.
- Une croisière sur le Danube, leur dernière.
- Elle, c’est le bras qui lui manque, puis ce sera lui qui manquera.
- Il plaisantait sans cesse à propos de ce bras.
- « L’agriculture manque de bras. »
- « Tu es mon bras droit. » (c’est lui qui lui manque)
- Aujourd’hui, elle portait un habit rouge, le haut.
- Jambe rouge : un titre ?
- Le rouge symbolise tout et son contraire : l’amour, la violence, la Révolution.
- Les contraires s’attirent.
- Son haut, le jour de la jambe, était vert, couleur complémentaire.
- Mes yeux, verts aussi.
- Ses yeux, bleus.
- La scène des jambes dans la voiture, dans un film en noir et blanc, pour éviter de se prendre la tête sur la symbolique des couleurs.
- Le rouge et le noir.
- Quelque chose de la passion romantique mais en devenir.
- Les quatre jambes s’entremêlent, blanches, sous la carrosserie rouge.
- Les quatre yeux s’entreregardent, vert-bleu.
- Il ne faut pas trop raconter ce qui n’a pas eu lieu, de crainte d’épuiser tous les possibles avant même qu’ils ne se réalisent.
- Tout reste possible.
- Un millimètre puis rien.
- Consolider et accélérer le tempo, cela vaut pour tout : la clarinette, la course, l’amour.
- Ne pas trop accélérer.
- D’abord consolider.
- Quand sait-on que c’est solide ?
- Solide sur ses jambes.
- Sur nos jambes.
#Rectoverso #PS | Jeu de nuit
Je joue. Très doucement. J’essaie de ne pas faire de bruit. Je joue des notes graves, chaleureuses, puis un début de gamme chromatique en essayant de ne pas accélérer le tempo. Surtout pas de crescendo. Je joue en cachette mais les sons traversent les murs. Il faut que je joue. J’essaie une anche plus adaptée à la nuit. Je joue Continuer la lecture #Rectoverso #PS | Jeu de nuit