#boost #12 | Le nom oublié.

Le nom m’échappe il donnerait entrée

Accès au souvenir

Quand tout déborde sur le trottoir

On pourrait s’y appuyer pour gagner la porte

Ouverte pourtant mais de suite

Le corps obligé de se faufiler ou juste une impression

Lui debout à droite intimidant de présence silencieuse

Sans sourire sans accueil il se tient

parfois parle à celui qu’il a invité

Artiste venu avec ses œuvres qu’on ne sait où admirer

Le regard cherche aux murs peut-être avancer encore

Passer outre tout ce qui retient le corps l’attention se perd

Des étagères avec des céramiques modernes des parfums

Des bougies des parfums des chapeaux

Des meubles anciens jouxtent

D’autres sortis des revues de déco à la mode

Dans un savant mélange, ce fatras assumé,

Chaotique

du chiné selon son goût

à même le kitch du en série chinois

des parapluies des cirés des robes d’été et des chapeaux

parce qu’il y faut bien des choses à vendre

Comme diluer le beau ou le déranger

Aux murs de belles surprises parfois

Du grand format comme affirmer

Un prénom moderne pour le désigner

Jamais de nom de famille pour montrer qu’on est intime

Lui aussi peint à ce qu’on dit

Son sens de la décoration

Le regard cherche le Minotaure dans ce dédale

Ses choix insolites créent une sorte de fascination

Le moindre espace de La Casa le nom me revient

il l’a signé il peut s’attaquer

 Au minuscule dehors

Coincé entre l’hôtel et sa caverne d’Ali Baba

De la rouille du bois des plantes et des miroirs,

Offrandes à la pluie comme sacrifiés,

ces grands miroirs anciens

un nom aussi

Le Jardin oublié

Le sien c’est Sylvain, je m’en souviens bien.

Codicille : Sylvain à La Casa, là où j’ai décidé de faire se rencontrer le photographe du projet Le nom qu’on leur a donné et Nathalie. Ce sera vers la fin. Juste avant la fin où Ben et Madame de Servigny se tiennent sur le perron. Mais faut-il sacrifier ce beau personnage de Nathalie pour une si courte fin, elle sortie d’un autre cycle, qui avait été peintre, mais c’était avant sa rupture avec Raphaël et revenue à la vie n’était plus qu’écrivaine de romans à succès, déambulant dans la même ville que le photographe qui cherchait l’autre photographe. Vous suivez ? Mais peut-on se servir du même personnage dans plusieurs histoires sans que ces fictions aient le moindre rapport ? J’ai décidé que oui. Je n’en ai pas fini avec Nathalie. A moins qu’il ne rencontre Isabelle.

A propos de Anne Dejardin

Projet en cours "Le nom qu'on leur a donné..." Résidences secondaires d'une station balnéaire de la Manche. Sur le blog L'impermanence des traces : https://annedejardin.com. Né ici à partir du cycle«Photographies». Et les prolongations avec un texte pour chaque nom qui dévoile un bout de leur histoire. Avec audios et vidéos, parce que des auteurs ou comédiens ont accepté de lire ces textes, l'énergie que donnent leurs voix. Merci. Voir aussi sur Youtube.

4 commentaires à propos de “#boost #12 | Le nom oublié.”

  1. Se glisser dans la consigne, impulser un rythme tout en tenant son fil narratif
    ( j’aime beaucoup l’arrivée des objets, leur fatras et cette façon de faire sonner les choses)
    « Dans un savant mélange, ce fatras assumé,
    Chaotique
    du chiné selon son goût
    à même le kitch du en série chinois » et ce vers final Coincé entre l’hôtel et sa caverne d’Ali Baba

    « De la rouille du bois des plantes et des miroirs,
    Offrandes à la pluie comme sacrifiés,
    ces grands miroirs anciens
    un nom aussi
    Le Jardin oublié
    Le sien c’est Sylvain, je m’en souviens bien » Ce vers final qui réunit tout : comme il chante bien

  2. Pas sûr de suivre mais ce fratras assumé regorge de belles images d’un jardin inoubliable. Merci pour ces offrandes.

    • Oh, Jean-Luc, merci d’être venu me lire et vraiment il faudra que je perde ce qui semble être une habitude, celle de perdre mes lecteurs ! Cette fois il semblerait que ce soit dans le fatras de la Casa de Sylvain… LOL