Rêver. Fermer les yeux pour mieux voir. Se laisser envahir d’images prégnantes qui collent à la peau, pénètrent le cerveau, imprègnent chaque pore de la chair jusqu’à ne plus savoir en se réveillant, qui, quoi, comment ? Rêver à n’en plus se réveiller. Rêver en respirant, se raconter des histoires, fabuler, broder, inventer des mondes à l’infini. Le monde rêve debout, le monde rêve ensemble, le monde rêve de boue. Le monde rêve à son idéal sans jamais s’arrêter. Le monde rêve à son idéal jusqu’à ne plus rien percevoir. Rêver pour ne plus rien voir.S’illusionner et se créer des histoires afin de feindre et ignorer une réalité peut-être pas désirée. Même nos rêves doivent appartenir à une romance que nous créons de toutes pièces pour courir après nos ombres. Je ne rêve pas parce que je ne me fais pas d’illusions m’a écrit cet adolescent de douze ans à ma question : quel est votre rêve ? C’est triste à ton âge, a rétorqué la professeure. C’est lucide ai-je osé penser. Car les rêves ne sont-ils pas le début de nos désillusions ? J’ai tant rêvé que je ne vivais pas, j’ai tant rêvé que je ne m’acceptais pas, j’ai tant rêvé à m’en tordre de douleur, de ne pas y arriver, de ne pas obtenir, de ne pas être à la hauteur, de ne pas me confronter, de ne pas, de ne pas, qu’aucun de mes pas ne m’a permis d’avancer. Mes rêves ne m’ont jamais amené jusqu’à moi. Est-ce que seuls les anges ont la vie rêvée ? Trop rêvé m’a obligé à me réveiller. Et la vie m’a fracassé, jeté à ses pieds, écrasé avec véhémence. Réveil brutal, sans mode d’emploi, sans trajectoire, sans porte de sortie. Trop rêvé m’a obligé à me réveiller mais n’est-ce pas l’acceptation de ma réalité qui m’a guidé ? N’est-ce pas la réalité ? N’est-ce pas… ?
J’avais tourné autour du mot rêve et bifurqué. J’aime ta façon de prendre les choses à bras le corps Clarence et d’affronter : réalité contre rêve ( oui mais dormir rêver peut être) merci à toi
Car les rêves ne sont-ils pas le début de nos désillusions ? ben oui, mais c’est bon quand même, très beau choix