A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

#anthologie #33 | Baskets blanches.

Baskets blanches lacets dénoués attente seules plancher attente lacets dénoués tombant sur parquet bois sombre attente comme mortes abandonnées trous vides de tout vides de corps inutiles laides délaissées inertes sur plancher vides de vies devenir rien après le tout ni droite ni gauche ni arrière ni devant ni tranche ni côté fini trépigner courir hésiter tergiverser terminé attente longue Continuer la lecture#anthologie #33 | Baskets blanches.

#anthologie #32 | Fluctuations.

Le fait que nous soyons en voiture ne change rien en ce jour de juillet. Les paysages défilent. Nous venons de quitter la ville et ses grandes maisons perchées, ses arbres foisonnants et sa gare déjà pleine de touristes. Jupes et shorts, bobs et casquettes, appareils photos en bandoulières ou selfies rapides au portable, les uns mangent, d’autres boivent, certains Continuer la lecture#anthologie #32 | Fluctuations.

#anthologie #31| Je suis venue te dire.

Cette nuit là, je n’ai pas crié, je n’ai pas pleuré, j’ai senti comme un temps d’arrêt dans ma respiration et je n’ai pas eu le temps de me retourner, j’ai cessé de vivre d’un coup et ce n’était pas si difficile que cela. J’étais déjà dans un lit, pas allongée sur un trottoir parce que vivante dans la rue Continuer la lecture#anthologie #31| Je suis venue te dire.

#anthologie #29 | La porte entrebâillée.

#anthologie #16 | Tu ne dis rien ? En italique et en gras, le personnage. Rien, pas un mot, pas un son, ne lui venait aux lèvres. Elle savait qu’il ne dirait rien. Je savais aussi qu’il ne dirait rien. Il s’était carapaté derrière un silence borné. Et je le connaissais si bien ce visage borné, fermé à toute éventualité, Continuer la lecture#anthologie #29 | La porte entrebâillée.

#anthologie #28 | Oeuvres.

#anthologie #26 | Bruits de tournage. Dans un pan du mur de l’appartement parisien où se déroulait le tournage, il y avait une pile de livres collés les uns sur les autres, mais pas de couverture, pas de noms, pas de titres, tous étaient mis à l’envers, offrant aux regards, seulement des pages et des pages d’écriture. Impossible d’en attraper Continuer la lecture#anthologie #28 | Oeuvres.

#anthologie #27 | D’un amour.

C’est l’histoire d’une femme qui à chaque fois qu’on lui demande si elle est encore amoureuse de l’homme avec qui elle vit depuis une trentaine d’années s’interroge. Cette simple question la plonge dans un tourment de pensées, de doutes, de certitudes aussi et, à chaque fois, qu’elle se trouve devant quelqu’un qui la pose, elle tressaille. Et longtemps après avoir Continuer la lecture#anthologie #27 | D’un amour.

#anthologie #26 | Bruits de tournage.

Nous sommes toutes là, cinq autour de la table ronde, au milieu de la pièce. Nos rires, nos gloussements ridicules, nos voix perchantes plutôt vers l’aigu, en raison de l’excitation et nos regards vers les autres qui nous scrutent sur un petit écran, à quelques mètres de là, en nous lançant des vannes caustiques. L’écho strident de nos voix qui Continuer la lecture#anthologie #26 | Bruits de tournage.

#anthologie #25 | Odeurs.

L’odeur de mon aisselle, parfois aimée, parfois exécrée. Son odeur de la cigarette lorsqu’il fumait et aujourd’hui, l’odeur de sa peau sans fumée. Leurs odeurs avant et après la pluie mêlées à leurs poils luisants. L’odeur du non amour, de l’indifférence et de la froideur entre deux êtres. L’odeur d’un parfum d’un ou d’une inconnue dans le métro. Je n’aime Continuer la lecture#anthologie #25 | Odeurs.

#anthologie #24 | Suman dort.

Au bout du couloir contre la porte d’entrée, son corps est allongé sur son flanc gauche, ses deux pattes avant et deux pattes arrière sont relâchées, sa gueule est tombante sur le carrelage tiède, il dort. Sa respiration profonde atteste d’un sommeil véritable. Après être allé courir dans la forêt de bon matin, il se repose. Les feuilles emplies de Continuer la lecture#anthologie #24 | Suman dort.

#anthologie #23 | En bas de chez moi.

Ma chambre emplie de vêtements, lit, livres, cartes postales au mur ; une chambre simple, lumineuse, une chambre pour s’aimer et dormir. En dessous, la chambre de la voisine, peut-être un lit, des livres, des vêtements, une étagère, une lampe de chevet et des murs colorés, rouges, jaunes et dorés. Sous sa chambre à elle, une autre voisine, silhouette vague Continuer la lecture#anthologie #23 | En bas de chez moi.