A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

#anthologie #40 | Hypothétique trajectoire.

1. On pourrait dire que l’auteure c’est moi mais il en découlerait aussitôt que je saurais exactement qui est ce moi et que ce que j’écris vient du plus profond de moi-même, donc d’une vérité unique, donc sans mensonge et que tout serait indiscutablement vrai ; et si tout cela était ce que je suis profondément, il me faudrait alors Continuer la lecture#anthologie #40 | Hypothétique trajectoire.

#anthologie #39 | Toilettes publiques.

Les toilettes publiques pourraient former une très jolie collection. Je crois bien connaître toutes les toilettes de tous les endroits où je suis allée et je pense même me souvenir de mon premier pot bleu et de toutes les vasques sur lesquelles je me suis posée car en tant que grande buveuse d’eau, je me dois de toujours savoir où Continuer la lecture#anthologie #39 | Toilettes publiques.

#anthologie #38 | 26 juillet 2024

Réveil à l’hôtel, draps blancs, serviettes blanches, style art déco, le miroir renvoie notre image, quel jour sommes-nous ? 26 juillet 2024. Il fait beau et déjà chaud en ce matin d’été. Les premiers tables au petit déjeuner se remplissent, cafés au lait, plateaux, croissants, beignets, céréales, le buffet est impressionnant et chacun se met à sa place. Les langues Continuer la lecture#anthologie #38 | 26 juillet 2024

#anthologie #37 | Que d’histoires.

Je vis la pluie tomber drue violente sur le sol mouillé, pleurer sur le sol bitumé, s’écraser sur le sol boueux, laver à grandes eaux la ville et la forêt, décrasser les empreintes humaines, les salissures, les insectes collés, les papiers oubliés, pluie amie, tremper les toits des maisons, les carreaux des fenêtres, les tuiles glissantes, la sueur des murs, Continuer la lecture#anthologie #37 | Que d’histoires.

#anthologie #36 | Premier regard.

1998 – Le visage de l’homme aimé dont je connais chaque trait mais que je découvre encore. Ce visage que j’ai vu la première fois en bas d’un escalier et qui me m’a pas paru beau. Pas laid non plus, triste, oui, c’est cela le bon mot, triste. Ce visage que j’ai regardé voire scruté car je savais que j’allais Continuer la lecture#anthologie #36 | Premier regard.

#anthologie #35 | Film nostalgie.

L’équipe de tournage est installée au 20 rue Victor Hugo à Deauville en face de la maison prés du petit parc là où n’existe plus le tourniquet depuis longtemps. La caméra est en plan extérieur large montrant le jardin et les murs. Voix off : Ce serait une longue et fine rue, un peu cachée. Le petit parc d’en face Continuer la lecture#anthologie #35 | Film nostalgie.

#anthologie #34 | Paroles imprononçables.

On n’a jamais essayé, on verra bien, peut-être que c’est bien, tels sont les mots que Bertrand vient de prononcer et j’ai le sentiment d’avoir mal ou trop bien entendu. Je ne dis rien mais regarde le fils cherchant quelque secours de son côté. Qu’a t-il lui à répondre à cela ? Est-il en accord ou le contraire ? Mais celui-ci Continuer la lecture#anthologie #34 | Paroles imprononçables.

#anthologie #33 | Baskets blanches.

Baskets blanches lacets dénoués attente seules plancher attente lacets dénoués tombant sur parquet bois sombre attente comme mortes abandonnées trous vides de tout vides de corps inutiles laides délaissées inertes sur plancher vides de vies devenir rien après le tout ni droite ni gauche ni arrière ni devant ni tranche ni côté fini trépigner courir hésiter tergiverser terminé attente longue Continuer la lecture#anthologie #33 | Baskets blanches.

#anthologie #32 | Fluctuations.

Le fait que nous soyons en voiture ne change rien en ce jour de juillet. Les paysages défilent. Nous venons de quitter la ville et ses grandes maisons perchées, ses arbres foisonnants et sa gare déjà pleine de touristes. Jupes et shorts, bobs et casquettes, appareils photos en bandoulières ou selfies rapides au portable, les uns mangent, d’autres boivent, certains Continuer la lecture#anthologie #32 | Fluctuations.

#anthologie #31| Je suis venue te dire.

Cette nuit là, je n’ai pas crié, je n’ai pas pleuré, j’ai senti comme un temps d’arrêt dans ma respiration et je n’ai pas eu le temps de me retourner, j’ai cessé de vivre d’un coup et ce n’était pas si difficile que cela. J’étais déjà dans un lit, pas allongée sur un trottoir parce que vivante dans la rue Continuer la lecture#anthologie #31| Je suis venue te dire.