Il y a ceux qui sont nés après Y a le portable il y a les selfies Y a les choses qui se disent Y a celles qu’on ne dit pas
Y a rien à dire
Il y a les anniversaires, les naissances il y a la mort, y a maman qui est morte en 2017 y a des maris et des amants, il y a les amies y a celles qui sont mortes aussi ya eu le frère y a eu le père , y en a eu.
Il y a le bruissement des feuilles dans le vent du soir il y a la lumière rasante après l’orage, il y a les balles de foin qui sentent bon le foin, il y a le chèvrefeuille, le seringa, ça sent bon aussi
Il y a ce que j’ai pu faire il y a ce que je n’ai pas su faire , il y a le chien, il y a les douleurs il y a le silence, il y a les petits cailloux, y a la guerre là-bas,
il y a les nuages il y a le ciel.
Qu’est ce qu’il y a ? Ya rien . Mais si je vois bien ya quelque chose Non y a rien je te dis, allez vas y dis moi ce qu’il y a ! Ben ya que je ne suis plus vraiment sure de t’aimer en fait, c’est ça qui y a
OUI le cri, le cri très long qui se poursuit s’enfle et se fendille OUI une flopée de petites notes perlées rapides hautbois flute clarinette, envol, puis le sol grave de la contrebasse rejoint par les cors et les voix des hommes dans une harmonie fuyante non résolue OUI le cri du contre ténor à nouveau plus vibrant, intense, les clarinettes s’agitent et se dispersent autour des flutes OUI le répondeur se met en marche et ya un message OUI bonjour c’est maman, je suis passée tout à l’heure mais y’avait personne , rappelle moi s’il te plait ma chérie OUI il y a une mariée échevelée qui danse sur scenè sa robe est déchirée OUI OUI des bribes de conversations de marteaux piqueurs des cris d’enfants la voiture avec la fenêtre ouverte déverse sa soupe rythmique, boum boum un vélo a failli me percuter Gling Gling j’ai reculé, faites attention Madame !
OUI OUI eh ! ce que tu nous a fait là c’est drôlement bon dis donc, tu as mis des amandes ? OUI
je vais rentrer maintenant je suis fatiguée OUI je l’ai pris OUI j’ai oublié OUI d’accord je serai là OUI tu peux compter sur moi OUI OUI
OUI
OUI
Oui, j’aime les dernières lignes de votre texte. Oui.
J’aime ce « y a » avec son air de rien qui amène ce qui doit être dit et aussi le oui qui amène à la même chose, une saturation (c’est ainsi que je le ressens). Merci Catherine!
Beaucoup aimé ce texte et le graphique également, les dialogues, les phrases interrogatives, merci pour ces oui et ces il y a y’a, bien à vous.
PS : Vous avec écrit sur un de mes textes en me demandant si on se connait, non nous ne nous connaissons pas mais je suis au Tiers livre depuis longtemps.
on ne se connait pas mais je me reconnais dans votre texte comme si vous me connaissiez intimement ….