La quête
zig-zag
toujours zig-zag
zag-zig
faudrait jamais ?
Quand c’est leur flamme à prendre
plus précieuse que leurs peaux
mortes
Et ce qu’il y a au fond de leurs jardins
quand ça leur colle aux mains
mais la cendre
la cendr’eux
et la braise
la brais’yeux
c’est zig-zag
pour dénicher
d’un jardin à tout froid
à un jardin de reste de brasero
brass’héros
et rot et rot
petit potato
de jardin
m’en fout
z’ai le mégot
z’ont leur bécots
moi le zig-zag
pour le feu du mégot
et zuste za
mais m’aime pas ça…
Le choeur en défens
Bleu des Vosges
faut du chaud quand fait trop froid
Le choeur
ci-rogne qu’a tranché !
Brut de Normandie
c’est-y qu’le zigue est pas Gonzague ?
Le choeur
les trois Phil d’impasse ont tranché !
Jules d’Oc
j’avais un jardin dont la terre collait aux mains
Y m’ont collé le zig-zag des armées
Y m’ont coulé dans la tranchée
J’ai cru à la mitrailleuse
et puis fumée de moi
Le choeur
Il y a une date approximative
Tirailleur Boké
J’ai connu la cigarette
j’ai connu le bizarre
j’ai connu la peur blanche
et la peur noire aussi
et le froid
et l’attente
Le choeur
Il y a la certitude d’un hiver d’un côté.
Il y a la douceur d’une fin de saison fraîche de l’autre côté.
Bleu des Vosges
On y avait droit
quand même
à cette terre
qui nous collait aux mains
Le choeur
Il y a l’imprécision de la pure mémoire.
Brut de Normandie
Ça fait péter l’bouchon
qu’y en ait qui veuillent pas r’connaître la mémoire !
Quoi d’aut’que la mémoire ?
Le choeur
Il y a la rigueur implacable des certificats.
Jules d’Oc
Y avait les lettres
Ne pas dire tout
celles que j’écrivais
et dans celles que je recevais pas tout dit non plus ?
A quoi bon ?
Le choeur
Il y a la reconnaissance d’un regard amusé.
Boké
Surtout le bizarre
Ils sont venus avec la même peau
ils ont mangé tout notre mil
mais avec la même peau
dans la tranchée
on a pris la même braise pour toutes nos cigarettes
et pour le maïs grillé
la même peur pour le léopanzer torché
entre nous tous
Le choeur
Il y a le premier sourire qui laisse venir mais qui offre déjà l’espace où la rencontre devient possible et même désirable.
Ainsi soit l’île du bizarre…
codicille : le point de départ est venu avant l’heure de lire la proposition #13, un fait divers qui m’a ému. La proposition m’a invité à rencontrer un personnage récurrent dans mes écrits préalables de cet atelier de l’été 2025, le pelharot… Puis d’autres personnages ont surgi et cette idée de choeur qui m’a plu a rencontré presque miraculeusement plusieurs phrases de ma réponse à la proposition #03…
Génial on se laisse porté en souriant beaucoup merci
Oh, content que cela ait pu faire éclore du sourire !…
Bonjour,
Deuxième #13 que je lis et là encore, après celui de Clarence, quel régal d’aller ainsi dans le travail de l’écriture et ses strates, et sentir de quoi elles sont faites, comment elles sont possibles, bravo ! Belle fin ou allant vers, vous lire donne envie et confiance de plonger,
Cat
Merci, Cat… à moi, cela donne confiance pour plonger encore dans ce qui vient à écrire, confiance pour en trouver le chemin, autrement dit l’allant vers, oui !
fort ce « Y m’ont coulé dans la tranchée
et je retiens : « et puis fumée de moi »…je voudrais te le voler !
lu d’une traite, dans un souffle, musiques diverses, ça roule mais on entend la mitraillette, et il y a aussi la peur (chez toi comme chez moi…)
extra !