main, mains, maintes fois
le toucher de ses beautés
jardin qui me tient
#10
luxuriante
participe présente
signifiance
#09
on a oublié
voyage immobile
la vie n’est qu’instant
Il y a trois temps qui se mélangent dans la vie quotidienne d’un cadre policier : le temps de la tête dans le cambouis et des sueurs froides, celui du vrai travail ; le temps des pieds sur le bureau, une denrée qui n’existait plus en magasin, un calme qui, de toutes les manières, précédait toujours les emmerdes ; le temps, enfin, de la tête dans les mains et de l’ordinateur à la place du cerveau, la durée qui n’en finit plus, celle du management, de la gestion imbécile à l’aune de laquelle la hiérarchie et les cadres de conception jugent. C’est ce dernier état, totalitaire, qui régnait, hégémonique, sur l’emploi du temps de Clément Rossetti. C’était un temps de réunions, de prévisions, de statistiques, de notes de services, de rapports mensuels, d’évaluations, de normes, de rationalisations, de notations et Clément Rossetti n’était pas devenu policier pour ça. Il était, comme les trois hommes et les deux femmes de son groupe, de ces êtres hybrides, à la fois chien et cochon, renifleur, fouilleur, inquisiteur, bête de somme qui cherche et qui ramène, qui sent, hume, piste et capture. Un animal domestique doué pour la traque. Il n’en avait rien à foutre des lois organiques financières. Rien à foutre des statistiques.
#08
ne pas retourner
ne porte pas ton fardeau
vivre à présent
Dans l’appartement du professeur Laurelli, Rossetti ne cherchait rien de particulier. Marie-Pierre Albertini non plus. Ils inspectèrent chaque pièce. Rien de suspect. La routine. Pesanteur des protocoles. Fastidieux toujours, mais toujours nécessaires, les fondamentaux. Continûment. Ne jamais négliger les rituels. Avant de libérer les deux témoins et de coller une pastille et des bandes adhésives de couleur rouge sur la porte d’entrée de l’appartement, Rossetti s’était assis à la table de travail du vieil historien. Un assez long moment. Sans toucher à rien, à l’exception d’un petit et vieux cadre photo en argent, posé sur le bureau entre un singulier céladon rempli de crayons et de stylos et une pile de livres. La photographie noir et blanc n’était pas récente. Image de trois quart. Le portrait d’une femme élégante, les cheveux relevés sur la nuque. Un chignon à la grecque. Rossetti reposa le porte-photo à sa place. Son regard examinait chacun des divers objets qui encombraient la surface de cette large et longue table de travail. Là, il en avait la certitude, était l’espace dans lequel le professeur Laurelli avait vécu de longues durées laborieuses et solitaires. Là, peut-être, Rossetti avait-il une chance de mieux sentir ce qu’avait pu être un pan essentiel de la vie de la victime.
Que savait-il de cet homme ? songea Rossetti en parcourant les pelures jaunies qu’il avait déjà remarquées la veille sur le bureau du professeur. Qui était-il ? Qu’était-il ?
Nicolas Laurelli, né à Bastia en 1936, historien, conseiller municipal. Avant sa mort, il travaillait sur les purges communistes de la Libération. Sous le regard en noir et blanc d’une femme au chignon.
#07
il vit ce qu’il vit
du passé table rase
il voit qu’il vécut
Au fil de leur conversation, l’historien s’était confié au policier. Rossetti se souvint brusquement d’un détail qui concernait les combats de 1943 et la libération de Bastia. L’histoire est perverse ! affirmait le vieil historien. Savez vous qu’en grande majorité les hommes du 2 ème Groupement de Tabors Marocains qui combattirent les SS de la 90e panzergrenadierdivision à Teghime étaient des Aït Seghrouchen, une tribu d’Arabes adarissa berbérisés. Ils étaient de terribles guerriers qui dominèrent toutes les tribus avoisinantes. Jusqu’à la guerre du Tichoukt, au milieu des années 1920. C’est à cette époque, sur El Mers, le cœur de la tribu Aït Seghrouchen, que l’armée française a pratiqué les premiers bombardements aériens de populations civiles de l’histoire.
#06
de si loin venu
l’ami devenu témoin
inattendu là
Deux jours avant sa disparition, le professeur Laurelli s’était donc rendu à l’aéroport pour accueillir Félix Appoline, adjoint au maire de la commune d’Awala-Yalimapo. Celui-ci était arrivé à Bastia-Poretta à 11 heures 15 en provenance de Paris-Orly. Laurelli l’attendait et le conduisit à Bastia où ils déjeunèrent. Ensuite, les deux hommes se rendirent à la gare où l’élu guyanais devait prendre le train direct pour Corte aux alentours de 16 heures 30. Le témoignage de cet amérindien tout en rondeur dont Rossetti finissait la lecture corroborait celui que l’APJ Ange Tomasini avait recueilli auprès du responsable du parking. Le mardi 2 décembre, Laurelli avait bouleversé ses habitudes. Il avait utilisé sa voiture.
marcher en rêve
n’avancer nulle part
ne rejoindre rien
–Deviez-vous revoir durant votre séjour en Corse ? interrogea Rossetti. –Non, hélas, répondit Félix Appoline en décroisant mollement ses bras. Notre colloque à Corte s’achève le 9, le programme est assez chargé et le départ est prévu par Ajaccio. C’est pour cela que j’avais choisi d’arriver par Bastia. Pour revoir le professeur justement…
L’homme hésita. Sa voix était douce, dans les basses. Il parlait posément, immobile, sans faire de gestes. Son visage rond bougeait à peine quand il s’exprimait. La peau de ses joues et de son front était grêlée, portant de nombreuses cicatrices d’acné en forme de petits cratères. Avec lenteur, Félix Appoline passa sa main droite dans son épaisse chevelure noire coiffée en arrière.
–L’arrivée aussi était prévue par Ajaccio. J’ai changé pour Bastia parce qu’avec Nicolas nous avions prévu de nous retrouver dès mon arrivée. –Vous auriez pu vous voir ici, à Corte ? –Nicolas n’aimait pas du tout conduire. Il a insisté pour venir me prendre à l’aéroport, mais je sais bien qu’il lui aurait été très pénible de faire toute cette route. –Vous vous connaissiez depuis longtemps ? demanda Rossetti. –Depuis le début des années 90. Nous correspondions, puis, en 1994, nous nous sommes rencontrés à Paris pour la première fois. Ensuite, je suis venu en Corse, il y a cinq ans. C’était pour un colloque aussi, mais j’avais pu prendre quelques jours de vacances. Il m’avait invité chez lui à Bastia. –Comment vous êtes-vous connus ? Les lèvres et les petits yeux étroits de Félix Appoline esquissèrent un sourire. –C’est une très longue histoire, commissaire. Disons que c’est le Prince Bonaparte et mes ancêtres qui ont permis notre rencontre.
rêver en marchant
à ne plus avoir souffle
réveil asphyxie
Rossetti ne manifesta pas son étonnement à cette réponse. Il hocha simplement la tête en avant pour inciter son interlocuteur à poursuivre. –Je suis un Kali’na, commissaire. J’appartiens à l’un des six peuples autochtones de Guyane française. En 1882, une quinzaine de Kali’na ont été amenés à Paris pour être présentés au public durant trois mois au Jardin d’Acclimatation. En 1883, d’autres Kali’na furent montrées à Amsterdam à l’occasion de l’Exposition coloniale organisée par les Pays-Bas. En 1892, d’autres familles Kali’na de Guyane et du Surinam, une trentaine de personnes au total, furent à nouveau exhibées au Jardin d’Acclimatation à Paris durant deux mois.
Avec sa douce voix, l’Amérindien avait prévenu : l’histoire était longue. Rossetti, attentif, fixait son témoin. Celui-ci passa une nouvelle fois, lentement, sa main droite dans son épaisse et noire chevelure
#05
visible ou non
une île est mon Fuji
à l’aube d’Elbe
Une fois bien calé à l’arrière gauche du taxi, le policier se vit dans le rétroviseur central. Il s’observa un bref instant. A cinquante-six ans, Clément Rossetti avait toujours la gueule de son emploi : une tête de chien de chasse endurant, entêté, tenace et placide. Son profond regard noir délaissa le rétroviseur. Rossetti n’aimait pas les miroirs. Il changea de place et se blottit contre la portière droite du véhicule. En roulant vers le nord, sur la route du Cap corse, c’était la bonne place pour regarder la mer. Au large, devant Pietranera, un voilier naviguait au près du vent. Ses voiles étaient arrisées. Clément Rossetti pensa soudain qu’il était à quatre ans de sa retraite et qu’il y avait vraiment bien trop longtemps qu’il n’avait plus mis les pieds sur un voilier.
#04
on ne sait pourquoi
maison est dans l’histoire
le pourquoi des lieux
Dans la maison d’Antoine, Clément Rossetti s’attarda un long moment sur la petite collection d’alluha de son ami disparu. A chaque fois qu’il en trouvait à vendre chez des brocanteurs marocains, Antoine s’offrait l’une de ces modestes planches coraniques où les élèves des Madrasa apprennent à écrire et à lire les sourates. Coincée entre une pile de livres et une rangée de carnets Moleskine, l’une d’elles attira plus particulièrement l’attention de Clément. La planchette de bois ordinaire était lisse et blanchie comme un bois roulé par la mer tellement elle avait servi. Clément se souvint de ce qu’Antoine lui avait dit à propos de ces supports de bois sur lesquels on écrit, susceptibles d’être effacé après usage. Antoine Desanti lui avait parlé du peintre Delacroix qui avait découvert ces palimpsestes lors d’un voyage au Maroc dans les années 1830. Clément rangea l’alluha à sa place et se mit à examiner quelques-uns des carnets de notes voisins. Antoine, toute sa vie durant, en avait noirci des centaines. Ses carnets, dans le plus total désordre, contenaient des citations, des notes de lecture, des dates, des calculs, des listes de mots, des observations sur les oiseaux, les plantes, les événements de la nature, des faits-divers, des collages de coupures de presse, de facturettes, de tickets de caisse, des tickets de métro, des timbres. Certains carnets, plus déformés avec le temps, servaient également d’herbiers dans lesquels Antoine conservait des feuilles d’arbustes, des fleurs séchées, des pétales de fleurs, toute une petite collection botanique, toujours annotée d’un nom, d’une date, d’une observation. Le dernier carnet que Clément consulta datait de l’année 1986. Le 20 mars de cette année-là, Antoine Desanti avait noté que les grenouilles avaient commencé à croasser.
Clément alla ensuite s’installer sur la terrasse, face à la mer. La lune, presque pleine, se cachait, par moments, dans les nuages. L’air était frais.
#03
des bons ou méchants
qu’importe les postures
leurs gestes parlent
Cécilia, la manipulatrice
Les échanges n’étaient pas tendres. Les modérateurs de forums devaient être en RTT depuis longtemps. Au fil des heures, les messages passaient du rude méchant aux menaces salopes. Cecilia s’éclatait dans les flames. Comme elle en avait l’habitude, elle avait elle-même lancé le troll. …Soit tu n’as rien compris, soit tu es un connard…vas-y, dis-le, ça te démange de me taxer de raciste… C’était grossier, mais facile. …c bien continue d’être insultant. Ça donne une bonne image de toi… Ca marchait à tous les coups. Il suffisait, au départ, de poster un commentaire provocateur, puis de lui répondre en utilisant un pseudonyme différent. …Ici, on parle de politique corse. On s’en branle de ta république… Quelquefois la mayonnaise prenait toute seule. Il y avait toujours, quelque part sur la toile, un mec en ligne qui mordait à l’hameçon. Un message s’affichait, parfois conciliant, parfois agressif. Les contenus n’avaient pas d’importance pour Cecilia. L’essentiel, c’était l’escalade, la spirale de la violence qu’il fallait amorcer. …vu toutes les saloperies que tu débites sur les Corses depuis un moment… La jeune femme étira ses longs bras maigres au dessus de sa tête. Elle se déconnecta du forum, puis cliqua sur l’une des plateformes d’échanges de vidéos qu’elle conservait dans ses favoris. En pleine après midi, elle n’avait pas envie de s’avachir devant la télé. Cécilia avait ses habitudes dans l’univers du broadcast yourself. Son ordinateur aussi : elle n’eut qu’à cliquer pour établir la connexion et parvenir à la chaîne de ses vidéos favorites. Son jeune amant apparut, plein écran. L’image n’était pas de très bonne qualité. La vidéo n’était pas récente. Elle datait de 2007. C’était la première de Jonathan, il y a plus d’un an. Il expérimentait une nouvelle webcam. Il s’était filmé et il avait mis en ligne sa vidéo sur You Tube. C’est Jonathan qui lui avait fait découvrir toutes les vidéos qu’on pouvait se procurer sur Internet. Depuis, Cécilia était devenue fan. La plus ancienne de ses vidéos préférées durait deux minutes trente six secondes. Elle l’avait mise dans sa collection en janvier 2007, à la même période que celle de Jonathan : Sadam Hussein execution filmed with a Nokia cellphone .
Jonathan, l’amant imbécile
La jeune femme cliqua une nouvelle fois sur l’image de Jonathan qui venait de se figer. La vidéo démarra à nouveau. Il s’était filmé en cagoule avec des lunettes de soleil. En fond sonore, on entendait le Dio Vi Salve Regina. Jonathan gardait la main droite sur son cœur pendant un long moment, puis il enlevait ses lunettes ridicules, remontait la cagoule et fixait fièrement l’objectif en croisant les bras. Ensuite, il remettait la cagoule, les lunettes et restait encore quelques instants bras croisés narguant la camera. – T’es vraiment débile avait dit Cécilia quand son amant, tout crâne, lui avait fait découvrir son exploit sur Internet. La jeune femme se rappela qu’ensuite ils avaient baisé, qu’elle n’avait pas vraiment eu d’orgasme et que Jonathan, plus que jamais amoureux, l’avait saoulé de paroles, de serments, de projets. Cette nuit là, elle ne lui avait posé qu’une seule question. Jonathan n’avait pas hésité. Il avait répondu comme on relève un défi. Tout ce que tu veux ! Tout, tu entends ? Tu peux tout me demander. Je t’obéirai. Depuis le début de leur relation, Cécilia prenait Jonathan pour ce qu’il était : un petit con, manipulable à souhait, un jouet, totalement immature, comme sa queue qui ne valait pas un sex-toy. Le gamin, c’était son gadget, son objet. Leur différence d’age n’était pas énorme. Elle ne se voyait guère. Cécilia n’avait que huit ans de plus que son amant. Jonathan avait fêté son vingt-cinquième anniversaire en passant la nuit la tête entre les cuisses de sa maîtresse. Elle lui avait promis ce cadeau. Jonathan était excité comme un chien de berger en rut qui descend à la ville. Le balourd léchait bien. Elle avait su le dresser. Sa seconde qualité, c’est qu’il gobait tout ce que Cécilia disait. Elle lui avait promis une nuit de fellation si le plan réussissait. Cécilia n’avait plus qu’à attendre. Elle devait être patiente. Jusqu’à demain. Elle avait interdit à son amant de l’appeler au téléphone. Ils devaient attendre tous les deux. Une nuit sans le moindre contact. Pour une nuit de pipes. Jonathan avait vite pigé l’enjeu. Il serait obéissant, comme d’habitude. Le gland qui occupait son cerveau n’était pas si con, au fond.
#02
avoir était là
jeune idiot utile
seul témoin honteux
Qui êtes-vous ? Voilà la question que j’aurai du poser à Kurt Waldheim au moment où il serrait si chaleureusement les vieilles mains de Marc Chagall. Souvent, Clément Rossetti devait chasser cette idée. Un geste lent. Un mouvement de tête. Une courte crispation dans la mâchoire. Comme on évacue le souvenir de quelque chose qu’il aurait fallu faire et qu’on avait négligé par ignorance. La seule certitude de Rossetti, c’est qu’il aurait dû poser la question, s’interposer entre le peintre et l’imposteur. Alors, il aurait été autre…Qui sait ?
#01
la main du menteur
lieu message biblique
la main du peintre
Histoire de celui qui se souvient
Histoire de ceux qui ont oublié
Histoire d’un vitrail
Histoire d’un mensonge
Histoire d’une guerre
Histoire d’une manipulatrice
Histoire d’un amant imbécile
Histoire d’un enlèvement qui tourne mal
Histoire d’un historien et d’un amour ancillaire
Histoire d’un amérindien de passage
Histoire d’un policier qui s’interroge sur l’usage de son arme de service
Histoire d’une coupable contre qui la justice ne peut rien
Histoire d’en finir avec les histoires qui ont une fin
Histoire d’en faire toute une histoire
Quel lien entre la main du menteur et la main du peintre : hâte de le découvrir
faut-il voir un lien entre Lieu message biblique et vitrail?
Qui se souvient ( au singulier qui pourrait être au pluriel ) – qui ont oublié ( au pluriel même au singulier) : c’est au croisement de ces histoires qu’on peut je crois en faire toute une histoire
Merci Nathalie. Oui il y a lien entre vitrail, le lieu et le message. Mais silence.Besoin de garder les trous sans lesquels il n’y a pas d’histoires.
Des histoires dans l’histoire du menteur peintre et message biblique ?
Merci Louise. Oui, c’est bien cela: des histoires dans l’histoire d’un menteur, d’un peintre et d’un message.
Touchée par l’histoire du vitrail qui réveille, qui peut révéler des secrets, des personnages, une époque, un lieu…
Merci Marie de passer par là et vous arrêtez face au vitrail.
j’avais lu « lieu mAssage biblique », j’ai eu des zimages marrantes, merci pour ancillaire!
et hâte pour Histoire d’en finir avec les histoires qui ont une fin, d’ailleurs je voulais lire Finachevé en titre…
Merci Alexia. Finachevé me plaît beaucoup.
j’adore l’amant imbécile, hâte ! et la chute !!
envie de redire que nul ne témoignera pour le témoin.
Marc Chagall…et dire que j’ai appris trop tard (?) qu’il avait fait les vitraux de la cathédrale de Metz, avec une spécificité, les cornes sur la tête de Moïse, deux rayons lumineux sortant de sa tête, l’histoire des cornes de Moïse, je m’étais déjà perdue dedans…
https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1996_num_114_453_2203
Et pour Marc (Chagall), c’est avec lui que j’ai compris (?) que j’avais un lien (?) avec des artistes russes (?) de l’entre-deux-guerres (?) expatriés en France (?) par tel ou tel évènement (?).
J’avais zoublié, merci.
et ce matin aussi je me demandais … mais il ne faut pas trop se demander, sinon pour faire avancer l’histoire à défaut d’avoir retourné l’Histoire .
Merci Gracia, Emmanuelle, Alexia, Nathalie de vos regards. Suis de plus en plus loin des consignes. Non par évitement. Peut être pour l’envie de distiller les avancées d’une histoire. Peut être. Même pas sûr.
ça c’est un réveil en fanfare! mais Haïku veille
Merci Nathalie de passer encore par là. Aux saints de la proposition #03 j’ai préféré les malsains toxiques de mes histoires inachevées. Pourquoi ? Je ne sais pas. Distillation ou facilités ?
Les facilités, c’est ce qui se prête le mieux au travail.
Les haïkus sont les bienvenus, comme genre d’exergue pour annoncer, souligner la scène à suivre.
La manipulatrice et l’imbécile, fable moderne…
Très intriguée par la suite.
Ah, il y a de quoi savourer !… les mots rares des bandes grises, avec des surprenants, des intrigants, des mystérieux mais dont on a parfois l’orgueil de deviner partie du mystère… Et puis les textes, où ça se dessine à l’intérieur tantôt comme un film, tantôt comme une BD… Différents les uns des autres… Et pourtant tout parle de la Corse, c’est bien ça ?
Merci Emmanuelle, Perle, Philippe de passer encore par là. Entre errances et facilités, je ne sais pas où je vais. Ne pas être sur un chemin n’empêche pas d’y laisser tomber des cailloux.
Ne pas être sur un chemin n’empêche pas d’y laisser tomber des cailloux. Mais oui, et ce caillou ci : il voit qu’il vécut
Pour la #07, je retrouve cette réflexion que je me suis parfois faite sur l’ornement… Dans ton texte, l’accumulation de précisions vaut pour moi ornement dans un sens très positif, qui fait miroiter de l’intérieur mon envie d’en savoir plus…
Merci Philippe. Oui, l’accumulation de précisions doit être interrogée. Parfois inutile. Parfois insupportable. Parfois, peut être, porte qui ouvre un chapitre imprévu ou libère un personnage que l’on ne savait pas être là.
L’élegance du chignon grecque dans ce haïku
L histoire, l enquête
Je les découvre
Leurs espaces en creux ( je ne te rejoins qu’en route 08 ), je m y suis arrêtée, sans doute accrochée par quelque pince plantée ici ou là.
c’est incroyable combien ces haïkus se répondent
Merci Nathalie. Peut être parce qu’ils ne sont que des échos, voire des échos d’ego ?
J’arrive pas à trouver le temps de lire tous ces textes, alors j’en pioche un de temps en temps, et par chance, dans le tien je pioche les haïkus, et je me régale
Merci Yael, Nathalie, Natacha de passer par là piocher des haïkus. Merci, merci.