Elle ne sait pas elle-même ce qu’elle regarde ni ce à quoi elle pense. Encore moins pourquoi elle est ici, ni pourquoi elle a pris une chambre d’hôtel dans sa ville. Elle est comme en retrait. La ville est dehors et pourtant elle est dedans, elle. Dans l’immeuble, qui est dans la ville.
Elle chasse cette pensée de sa tête quand son regard est attiré une nouvelle fois par l’affiche de l’expo « ORIENT-EXPRESS ». Elle ne comprend pas pourquoi elle ne peut détacher son regard de cette affiche. Alors que par cette journée pluvieuse tout est sombre et triste au bout du quai, où la lumière du jour peine à s’infiltrer, l’image est une invitation à l’évasion vers cet orient mythique […]
[…] elle adore que l’on puisse aujourd’hui être seul dans un bar et passer totalement inaperçu, c’est ce qu’elle aime, se fondre dans la foule, cette expérience du bar du vendredi soir, cette expérience de la ville, le nom de ce bar Grand Central l’attirait sans qu’elle sache pourquoi, comme une idée d’Amérique peut-être, […]
[…] la façade immaculée est devenue terne et grise, comme sans vie, même si des fenêtres se sont éclairées ici et là. Il est environ seize heures, la lumière du jour déclinante et le ciel d’orage contribuent à plonger le square dans une quasi-obscurité. Elle ne l’a jamais vu sous cet angle-là. Pourquoi s’arrange-t-elle toujours pour s’y trouver en pleine journée et par temps clair ?
Ce qu’elle veut savoir c’est pourquoi elle a toujours gravité dans ce quartier. Graviter est certes n peu léger mais c’est le verbe qui lui vient en tête. Elle y est née, y a étudié et elle y a travaillé pendant près de trente-cinq ans. Peut-être n’est-ce qu’un simple hasard ?
J’ai beaucoup aimé votre texte. Moi aussi je suis pleine de pourquoi concernant mon chemin de vie.