Qu’as-tu fait ?
J’ai fait un pas de côté et j’ai glissé. J’avais oublié que la neige est friable. Que dans tout ce blanc qui scintille et enveloppe toute chose, tu peux t’enfoncer. Sans arrête où porter ton regard, tu perds pied. Il est aventureux de distinguer une forme précise qui te parlerait. Le monde devient ouate bleu-gris-blanc et s’évapore. Tu restes seul.
Je suis nu et je n’ai pas froid. Je ne sais pas où sont partis les arbres et leurs feuillages, je ne détecte aucune bête sur la peau.
La neige est friable mais si enveloppante qu’on ne se méfie pas. Tu voudrais aller de l’avant ôter cette fébrilité qui court sous ta peau.
Tu tombes dans un silence de velours, doux et bruissant comme du verre pilé. Alors le noir t’étreint. Et béatement, tu souris. Est-ce-que tu peux me voir ? Une louve de sa langue me brosse les cheveux. Un amandier fleuri se tient à mes côtés. J’ai glissé.
Très touchée par les images et ce glissement enfoncement du blanc au noir ( j’ai lu le texte dans le pdf où François a resserré les blancs et il me semble que dans cette mise en page le texte prend encore plus de force )Merci
Merci Nathalie. C’est encourageant.