RECTO | ERRANCES .
Pour apprendre à chanter, il faudra accepter d’entrer dans un groupe de voix… Elle les appelle les VTT, ou Voix tous Terrains. Ça me va bien. Le tout terrain surtout. Elle accueille les amateurs l’un après l’autre, Portes ouvertes est-il écrit sur les portes du conservatoire. Portes ouvertes, la sienne semble l’être en grand. Son écoute aussi, pourtant il fait si chaud, et elle est là depuis ce matin.
Chaque année, je monte plus haut dans la montage pour y cueillir le bouquet d’astrances rituel. La fleur est délicate, des pétales blancs veinés d’un rose pâle très fin. La première fois, c’était pour offrir à cette femme dont c’était l’anniversaire. Depuis, ils semblerait que nous soyons comme en froid, pas vraiment fâchées, les relations distendues. Je cueille donc pour moi, pour mon œil car la fleur ne sent rien. Dans les prairies, elle se mêle aux marguerites tardives et aux lys martagons. Résistance à la brutalité du climat.
Travaux partout. Pour arriver, il faut faire un détour… cela s’appelle une déviation. Elle emmène là où on ne va jamais : un quartier de la ville où les maisons semblent avoir plus de place, les arbres semblent plus vieux, plus hauts, les voitures ne sont pas garées sur le trottoir. Il y a des pelouses et des vergers, des cerises écrasées sur l’asphalte, des enfants en trottinette. Calme.
VERSO | FRAÎCHEUR
Piscine. On cherche la fraîcheur. Il arrive au bord du bassin avec sa jolie copine. ‘Attends, je m’échauffe’. Elle le regarde, surprise. Ce mec s’échauffe avant de se mettre à l’eau ? Elle, elle plonge, corps longiligne, plongeon parfait. Il roule des épaules, effectue quelques flexions du buste vers l’avant – le sol semble un but éloigné pour ses bras musculeux – , flexions latérales, des genoux. ‘Bon, tu viens ? On va pas y passer la journée !’ elle a déjà fait un aller-retour, en souplesse, joli crawl bien coordonné. ‘J’arrive’, et de réitérer quelques levers de bras assortis d’expirations et inspirations profondes. ‘Viens, elle est bonne ! Ça fait un bien fou’. Il contourne l’angle de la piscine, ‘Mais plonge !’. Et non, il se dirige vers l’échelle et descend marche à marche dans le grand bain. Le maître nageur sur le bord lève un sourcil ironique tout en matant la jeune femme. »Il arrive, mademoiselle. Vous lui donnez des cours ?’ Lui a compris, elle découvre. Le bodybuildé sait nager, certes, mais tant de muscle pour si peu de flottaison… Elle repart pour une série d’aller-retours à son rythme. Il ne la suit pas.
tant de muscles pour si peu de flottaisons 🙂 merci pour cette phrase
Sympa la balade en montagne et ensuite le petit plongeon rafraichissant, on en ressort avec le sourire en coin, comme le maitre nageur