On est penchées sur les photos de classe, les deux grandes viennent de les classer par année ,et les relier avec anneaux et couvertures au ton vert pâle pour l’une et rose pour la plus jeune, alors je vais chercher les miennes, enfin, lorsque je suis « la maîtresse » (on disait) j’en ai quelques unes, 1962-1963 je reconnais et nomme une ou deux enfants, pas plus, tiens, je vois Christine Rives. Je ne risque pas de l’oublier, même âge que les autres, cinq ou six ans, et plus grande, arrivée en cours d’année, elle s’ennuie à la maison et veut aller à l’école dit sa maman seulement elle n’entend pas et ne parle pas. Alors on essaie. Elle n’est pas timide, et grande surprise, à la récréation c’est elle qui entraîne garçons et filles, sans parler, avec de grands gestes, dans des jeux très gais. Elle a plus que trouvé sa place. Tombe de derrière la photo un encart, un avis de décès . «Nous avons appris avec émotion le décès de Madame Christine Rives directrice du Pôle PEIS-LSF Turgot de Tulle, ce 12 juillet 1989, une pensée pour ses proches et les jeunes qu’elle a eu en classe et qui l’appréciaient beaucoup.»
Et oui, elle est décédée. Partie vers Saint-Étienne depuis des années, je repense à elle, je sais qu’elle a étudié à l’école primaire Saint-Joseph, et après rien du tout. Je l’imagine avec des enfants dans un travail de vendeuse en librairie, ou peut-être ASH comme sa mère ou secrétaire, je n’en sais rien. peut-être professeur des écoles, je n’ai rien trouvé sur internet, j’ai peu de renseignements. Mais j’appelle Frank d’Aurillac — Je fais un saut à Tulles et je te rappelles — il est prof aussi, d’anglais et connait bien la fille de Christine, Isabelle qui a dans les 35-36 ans, et travaille à Tulle-Agglo au laboratoire d’analyse de l’eau, ils se voient souvent, Aurillac n’est pas si loin, et ils sont une bande de copains, cet été ils se retrouvent le samedi ou dimanche au bord du Lac de Bournazel.
— Tu sais, Christine ça fait longtemps qu’on l’appelle Chris. Après l’école primaire elle va dans le public, à Aurillac, le lycée Emile Duclaux, et veut absolument continuer, tu sais comme elle est vive, cette qualité de meneuse, cette façon de comprendre les autres, de gérer même un grand groupe, de savoir écouter les autres, de se mettre à leur place, elle est persévérante, elle décide et elle fait. Jusqu’au CAPPEI, certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques de l’éducation inclusive, toute une vie d’enseignement dans le même établissement TURGOT à Tulle. Tu vois, elle est toujours là pour nous, Isabelle a gardé tous ses livres, je te mets de côté celui de Montessori « Enseigner autrement avec Montessori à l’école publique. La boite à outils du professeur».
J’aimerais bien voir ton verso…
François a proposé 3 strates, 1- La médiation, photo, objet évènement. puis 2- le recto reconstruction du réel. L’enquête Et 3 -le verso, le récit reconstruit.
ou possibilité de laisser la médiation au milieu, le recto et verso de chaque côté.
J’ai écrit trois paragraphes 1- la médiation, un fait rapporté. 2- la reconstruction du réel. peut-être il s’est passé ça. L’enquête. Et 3- le récit reconstruit, Franck lui dit ce qui s’est réellement passé.
Merci, tu me fais revoir la proposition, et vérifier que j’ai bien 3 strates, mais sans spécifier Recto et Verso, c’était voulu.
Par contre mon texte est trop court et pas assez construit, les 3 strates pas assez développées. J’ai eu un mal fou, il me faut beaucoup de temps, comme en musique, mais je veux faire quand même.
Vite la #14 est là et ce samedi, je vois la #15, je m’y mets.