Seul le panneau dit ville en blanc et lettres bleues. Écailles de peinture sur les frêles montants. Autour, vert.
Le pouvoir central s’autorise mainmise sur un morceau de vert – comme ailleurs de sable.
La foule ne délivre pas de la solitude.
Un panneau et une maison au fond d’un vallon – habitation ou cabanon de travail – surveillance – observation – ne font ni ville ni hameau.
Les rencontres font peur.
Laisser les lieux à eux-mêmes.
Autour, vert, et le reflet des feuilles dans la mare, et le reflet du vent dans l’eau brune.
Les écailles marquent le temps. Un mouvement dans l’herbe – la Seine est un fleuve serpent.
Fragilité d’un lieu – le nom qu’ils lui donnent, qui le dépossède dejà de lui-même, du port provisoire des branches, de l’affect que j’y appose, hier se noie dans aujourd’hui.
L’hiver, les branches moussues m’enchantent, qui laissent venir à moi, depuis les collines et les champs, un paysage de brume que mon haleine escorte.
Voix 1
Je viendrai courir les bois avec toi
Voix 2
Les légendes celtiques naissent de la brume.
Voix 3
La route dans al colline, où mène-t-elle ?
Voix 2
Les chemins sont parcourus de proverbes, comme les proverbes de chemins.
Voix 3
Racontez-moi toutes les histoires
Voix 1
L’hiver… L’été, sur un lit de mousse… l’hiver… quand le feu fera fondre la neige collée à nos semelles…
J’aime beaucoup ce panneau qui dit ville et … ce qu’il ne dit pas et qui fait suite. Merci
Merci Louise d’être passée par ce lieu étrange, étranger à lui-même par la volonté d’incorporation de la ville en aval.
il me faudrait remonter dans les textes pour tout saisir de ces esquisses posées là, je les lis comme elles sont, paysages de brume vite estompés…
touchée particulièrement par cet enchaînement du lieu et du vent :
« Laisser les lieux à eux-mêmes.
Autour, vert, et le reflet des feuilles dans la mare, et le reflet du vent dans l’eau brune. »
et comme j’aimerais que l’été soit « sur un lit de mousse » ! cette année il est plutôt sur un lit de braises… bien à toi, Laure
bien à toi, chère Laure
Chère Françoise,
Merci pour ton commentaire. Quand j’ai écrit ce passage, la nostalgie allait plutôt du côté de l’hiver, mais bien sûr, c’est toutes les saisons qui changent qui sont sous-jacentes.
un paysage de brume que mon haleine escorte…..en ces temps de chaleur, cette phrase si on l’habite, vraiment, donne de la fraicheur au corps…. merci à toi!
Tant mieux si j’ai pu te rafraîchir ! Merci de ton passage.