Il y a la douceur dodue de sa main dans la mienne
Il y a les êtres vivants qui naissent
Il y a son corps dans mon lit à six heure blotti dans ma chaleur
Il y a la peur qui traverse toutes les espèces
Il y a les retrouvailles avec une amie chère sur un canapé moelleux
Il y a la respiration qui nous est à tous commune
Il y a la peau croquante de la saucisse un peu trop salé
Il y a la mort aussi comme horizon qui nous rassemble
Il y a le chuintement de la petite cascade
Il y a le besoin de se nourrir
Il y a les bonbons surettes qui me collent aux dents
Il y a l’eau dont nous dépendons pour rester en vie
Il y a le rouge opéra sur mes ongles pour la première fois à 41 ans
Il y a la gravité qui orchestre nos coexistences
Il y a la futilité des ces petites joies face à l’horreur de la souffrance de tant d’êtres vivants
Il y a l’expansion rétraction qui traverse tous le vivant
Il y a les questions sans réponses face à ces souffrances qui ne cessent de se démultiplier
Il y a le froid
Il y a mon corps épuisé mon temps de vie limité
Il y a le chaud
Il y a les incohérences du dedans et celles du dehors
Il y a la tardigrade qui résiste – 270 et + 151
Il y a les secondes qui s’écoulent malgré tout
Il y a sa respiration à l’étage
Il y a l’incertitude du temps qu’il nous reste à partager
Il y a la joie viscérale de l’avoir rencontré
Il y a la gratitude de respirer marcher bouger danser voir pleurer rire entendre toucher
Il y a la fin de la symbiose avec notre étoile
Il y a le miracle d’exister
Oui aux précipités qui se produisent en moi. Oui à la honte quand je vois l’homme dans sa veste déchirée s’approcher de moi que je lui refuse la pièce sans même savoir pourquoi. Oui au malaise des questions sans réponse quand à ce qui se passe sur cette terre. Oui à la tristesse qui me serre le ventre quand je crie sur le petit être qui a renversé son llait d’épuisement. Oui à l’irritation qui crisse dans ma colonne vertébrale au 20ième pourquoi auxquels je ne sais répondre. Oui à la joie pure de la première sortie en kayak sur le lac dans le scintillement des vaguelettes. Oui à son visage intensément présent qui s’oriente vers moi comme un tournesol. Oui au déchirement d’être vivante malgré tout.
.. merci pour ces oui multiples , de la honte, du malaise, de la tristesse, de la joie pure.. multifacettes du » miracle d’exister ».
J’aime beaucoup ces il y a très visuels:) La douceur dodue de la peur…
oui, c’est un texte terriblement vivant et beau. Merci Louise