Le quinzième siècle est presque fini, Europe fatigue, les Sarrasins sont délogés
Et soudain, du nouveau
On trouve, on prend
Grands mouvements : la mer, la terre, la chair, les femmes, la vie, les bêtes, les remèdes et le bois, les épices et les cristaux, le charbon, le noms des choses et des gens
C’est vague
Instantanés : le pape vomit au petit matin, le soldat se réveille conquistador, le mousse apprend le Yurok, l’esclave saute d’une falaise, l’enfant de la nouvelle Inde est échangée contre trois poules, le norvégien éclate de rire, le cartographe hurle, ivre, plume à la main
On le met où ce méridien, les gars ?
Grand mouvement : coloniser
C’est imprécis
Le pape se nettoie la bouche et fait des bulles
Terra Incognita, Terra Nullae, à prendre
Comment est physiquement le pape lorsqu’il produit une bulle ? Comment la bulle arrive aux oreilles ? Par qui ?
Le messager se ronge un ongle et galope. Le conquistador, devenu, jusque sur Wikipedia, gouverneur de la Nouvelle Espagne, lit son courrier
Enquêtes parmi les chroniques et les livres d’histoire écrits par des hommes, sur des hommes, pour les hommes
Trois cartographes se disputent
Les rois mesurent, comptent les points au son des trompettes
Tout cela est donc à nous. Ce « donc » me fascine, cette évidence à prendre
Logiques féodales, ni plus ni moins : prendre, mourir, prendre, mourir, prendre, mourir, prendre encore
Grands mouvements : un continent est déshabillé, disséqué, vidé, tranché, négocié, redistribué
Et cette frontière, les gars, on la trace où ?
bande son : « Conquistador » Procol Harum /(slash) « Cortez the Killer » Neil Young/
re-slash : (quelque chose qui m’est apparu aveugle dans la 4) Isabelle cette très catholique reine…
L’Histoire galope, on se moque bien des peuples, on tue, on trace, on s’approprie. L’emprise de la fin du XVIe siècle est toujours présente !
XVe siècle bien sûr ! on pense à 1492…
Ce rythme, ce passage entre les temps, la chair des conquérants et le frisson de ceux qui le subisse, l’abstraction du méridien, c’est très réussi.