Tant que le sang du ciel chauffera à blanc à l’arrière des rochers, tant qu’il lui restera un bout d’os trouvé au fond de la main, un os qu’il mâche silencieusement en regardant le chien qui regarde le troupeau, tant qu’il faudra gravir et gravir cent fois par jour, tant qu’il fera froid sous la tente, tant qu’il acceptera de chanter, siffler, fuir, rentrer dans le jour, souffler sur les flammes, griller le thon en miettes dans un coulis de tomate, émietter le pain, le rentrer dans la bouche par petits à-coups du bras, tant qu’il aura le force d’ouvrir les conserves à la force de son couteau, tant qu’il aura soif, soif et faim, tant qu’il pleuvra pour arrondir les herbes, tant qu’il rentrera la tête à l’intérieur du pull pour oublier le jour, les jours et leur densité, parce qu’il aura si mal dormi, tant qu’il guettera le moindre craquement de feuilles et de brindilles, à pas de loup flottant dans l’espace, tant qu’il saura ce que sa voix portera aux herbes de l’espace, ce garant de pousser fort et haut sans témoin aucun, tant qu’il prendra l’eau du corps mélangée à son eau de source, tant qu’il aura faim sur la cime des crêtes, tant qu’il aura envie d’arpenter le flanc des montagnes, il saura qu’il peut cette chose d’avancer peut-être, derrière le monde et son ciel sanglant, quand d’alpage en alpage chanter toujours.
A Juliette Derimay
« il saura qu’il peut cette chose d’avancer peut-être, derrière le monde et son ciel sanglant » très beau Françoise et ce qu’il « peut… peut-être »…
Je suis très très touchée chère Nathalie
Au beau milieu des remous de l’existence, ta voix redonne vie et joie ✨
Vais de ce pas découvrir tes textes !
Quel cadeau Françoise ! Merci, merci, tout y est !
tant que des textes comme le tien seront à lire, écrire aura du sens
Merci
Je suis extrêmement touchée chère Juliette
Tu m’as vraiment inspiré ce texte et j’admire ton mode de vie
Oui, je considère comme une grande chance de pouvoir vivre où je vis, alors de temps en temps, envoyer quelques cartes postales, ça me semble être le minimum