Mouchoir d’un pli
Oeil de colombe jailli d’un pli brun, amulette à coins d’yeux, de nez, de bouche, plonge torsadé dans les plis. Trait rose brodé sur la paume où la parure d’ange miniature tutoie le christ et les bagues, trinque avec les voix. Roule les r. Parfum de coton et de graines tendres, surgi d’une poche. Parfum sur son rire, son cou duveteux, monte, descend, tourne la tête, roule les r. Force inouïe en boule ou en carré, à jamais là que j’habite, dit-elle.
Un café encore
L’eau brune rejoue son passage au glouglou électrique. De tasse en tasse bu bouillant rosit les joues, pleurent les yeux, tu sais la marque à l’odeur bon marché. Madeleine au beurre se désintègre dans la fumée de cigarette au fond stagne jusqu’à midi, refroidit et se réchauffe jusqu’à la dernière goutte. C’est le soir.
Ta cuisine
Carrelage ambigu rafraichit l’oeil blanc de l’été volets à moitié clos. Le soleil lutte pour inonder le bois clair de l’horloge. Ronron métallique du lave-vaisselle et des siestes en grappe côté Nord. Tu t’assoies, enfin.
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Gant après gant
Rectangle vert anis et fleurs blanches repose sur le bord de la faïence. Rincés les visages passés, repassés, décollés, effacés. L’armoire s’ouvre en grinçant sur ta meute rugueuse, propre, éternelle. Ma main dedans ta main humide à l’eau de quotidien.
Un bout de pain
N’est plus qu’un geste de mémoire.
La salle à manger
Vide.
Ma main dedans ta main humide à l’eau de quotidien.
Un bout de pain N’est plus qu’un geste de mémoire.
comment veux tu « laisser un commentaire » sur ces mots ? en rester là. c’est trop beau.
Je rejoins Bernard. Touchée par ton texte.
Pure poésie, des images à accrocher au revers de sa mémoire et s’en aller rêver avec !
Suis d’accord avec les commentaires. On se laisse emmener par les images et leur rythme.