De colère ne pas trop se nourrir, c’est un aliment sans fibre sans oméga 3 tendance à rester en dedans. Ne pas la laisser grandir, surtout ne pas la laisser naitre, ça prend la tête, le corps, comme la jalousie, d’elle non plus, ne pas abuser, on n’en fait pas grand chose, la douleur certaine sera trop vive et si t’es pas assez solide, ça vire ressentiment et tout ce qui s’ensuit. De mon journal favori, frigidaire à angoisses, je lis les gros titres, je passe, peur de souffrir de mots ingurgités, me nourrir d’indignation, non, très insuffisant et me surprends à regarder un documentaire sur un panda né dans un zoo. A deux rues d’ici, Livres et Vins (ou dans l’autre sens). Intéressé par l’un et l’autre, fermé mais dans la vitrine, livres et bouteilles à part égale Jeanne Favret Saada revient de loin, mot-nom enfoui, apparemment jamais oublié. Les mots, la mort, les sorts. Milieu des année 70, travail avec des apprentis agriculteurs dans la Sarthe, potentiels acteurs de ce livre, possibles victimes de sorcellerie, bocage mayennais confins sarthois, sorcier, chouette, fer à cheval, cloué sur la porte, black sabbath, J’ai oublié ce qu’ont été nos implications, j’imagine un souvenir de la pièce à vivre de l’appartement sarthois, escalier à grimper chien à Denise, je sens que j’vais piquer une crise, Theodorakis, un amour qui se délite, un tourne disque à peine audible, Favret Saada, la presque découverte de la vie, de l’existence de l’autre comme être résistant, colérique, autre moi, quelques mois plus tôt sur l’autre rive de la méditerranée, bbh75, tourne disque aussi, son brouillé par la rumeur des vagues, si peu d’écoute, jaune cadeau de mariage, son à la Teppaz dans la grande pièce arcadée bordée de mer ouverte, le monde de l’autre côté de l’eau a changé, certitudes effritées, monde parallèle, ça risque de mal se terminer, essai de se maintenir dans un confort fané mais calme sans indignation, colère passée en espoir, allons voir de l’autre côté, sorcière.
..Merci pour l’entrebâillement du » frigidaire à angoisses » et la référence à cette sorte de » thérapie sans le savoir » .
Texte de sorcier apaisé? Merci !
Merci pour ce passage, Eve. Sorcier, à voir. Apaisé, pas sûr !
(je crois que…je crois que tu vas beaucoup trop loin !!) (comme on sait, donc, l’énoncer c’est la faire exister…) (je n’en dis pas plus) (trop bien)
Piero, merci pour ton passage et ces mots.
Dense. On attend la suite 🙂
LIsant Dense, j’ai cru lire Denise. Merci Betty. Bonne journée.