L’œil s’évase sur les côtés. L’arbre s’aplatit dans les ronces et les orties. La vision s’absente des pupilles. Étendue granuleuse et verte traversée de mouvement bipédique. Voir recule encore au fond des orbites. Étendue verte comme un tableau lointain et flou où tout se fond entrecoupé d’éléments coloré en mouvement.
Parc. Banc de bois vieux. Route goudronnée. Barrière en métal verte qui s’écaille. Des ronces embrassent les orties et les fleurs aquatiques rosées dans la lumière qui bleuie. Éclats blanc argenté de l’étang agitée par un jet d’eau. De l’autre coté la berge s’étoffe de plantes d’eau et d’arbres élancés.
L’œil sombre dans le bitume mes jambes dans le champ comme un vestige d’hologramme s’effacent. Lorsque l’œil s’immobilise suffisament longtemps il oublie de voir s’absente à lui-même. Existe alors la marée de goudron traversée de pied chaussés et l’émergence d’un espace intérieur où l’œil s’est réfugié. La vision enfui, l’œil voit encore les mouvements des corps comme des objets extérieurs hors d’atteinte aussi près qu’ils soient des yeux.
Autre banc en bois vieux. Eau sombre où le jet d’eau s’affale en bourrelets blanc mousseux. Berge de pierre où s’ébattent des feuilles aux allures de rubarbe et de petites fleurs aquatiques rose en touffe serrées. Le noire débute sa lente dévoration du vert. Vol de chauve-souris en ballet affolé au-dessus de l’eau qui se pare d’obscurité et d’ombres.
L’œil qui cherche à voir ne parvient plus à s’agripper. Les vestiges de lumières grise écrasent les volumes et les distances. La frontière entre la perception de l’œil qui voit et la vision qui s’en absente se floute. L’œil se met à palper tout comme le pied. Glissement des couleurs aux ombres. La lumière a quitté l’œil. Il est seul dans le claire obscure de la nuit qui l’englouti.
« L’œil se met à palper tout comme le pied ». J’aime la façon dont vous avez exprimé la glissement d’un sens vers l’autre. Très beau texte. Merci.
« Les vestiges de lumières grise écrasent les volumes et les distances. La frontière entre la perception de l’œil qui voit et la vision qui s’en absente se floute. L’œil se met à palper tout comme le pied » J’aime ces sensibles explorations de la vision. Merci
C’est vraiment très poétique et grand espace au lecteur qui peut créer ses propres images.
Merci pour votre lecture et observation.
On suit l’oeil sans le lâcher, merci.
J’ai beaucoup aimé cet œil absent qui perd pied mais se protège
Merci pour votre passage et commentaire.
Saisissantes images qui se dissolvent, et tour de force de les faire voir ! Merci Louise pour ce texte si sensoriel.
Merci pour votre lecture et appréciation.
Ce saisissement d’éclats de parc, d’eau et de fin du jour nous laisse dans un état nostalgique/poétique, comme si l’on ne saisissait pas tout à fait ce qu’il y a à voir là: « Voir recule encore au fond des orbites ».
Merci pour cette poésie