Choses qui font peur à l’envers
Le grand méchant loup / Qu’il n’y ai plus de loups
Croiser un reflet dans le miroir / Ne pas reconnaître mon reflet dans le miroir
Qu’un monstre soit sous mon lit / Que le lit reste vide à jamais
Etre enfermée quelque part / Devoir toujours fuir
Que personne ne m’appelle le soir / Que le téléphone sonne la nuit
Entendre des pas derrière moi / Ne plus jamais entendre de pas
Qu’un fantôme hante la maison / Qu’il n’y ai aucune mémoire dans ma maison
Que mes parents me crient dessus / Que mes parents ne crient plus
Les mots ensorcelants de la sorcière / Que les femmes perdent leurs mots à jamais
Que la nuit tombe trop tôt / Que la nuit ne tombe plus.
Verso
Verso
La Lune / la Nuit / une langue qui n’existe pas / des fantômes / des villes, des ersatz de villes / peu, trop peu de personnages
des bougies / des reflets dans le miroir / des reflets derrière le miroir
des formes qui se prennent mais aux contours flous
fuir les récits trop réalistes, laisser fendre ce qui angoisse
traverser entre deux textes / deux matières / qui poussent loin derrière le crâne
la folie comme embarcation / le souffle comme rivage
écrire, écrire encore pour ancrage.
obsédée par le temps circulaire, les temporalités qui se croisent, les silhouettes qui ne se trouvent pas, ne pas savoir écrire comment on danse, la folie, toujours la folie qui transperce mais ne sait pas se dire
écrire, écrire encore pour ancrage.
coçidille
les images se répètent, parfois se déforment, parfois prennent forme et sûrement le récit va surgir. Je suis obsédée par la matière quand elle s’engendre elle-même, la forme existe dans l’inconscient. J’hésite entre des notes très réalistes et des atmosphères étranges et l’étrangeté surgit pour dire ce que je ne savais pas encore vouloir dire. Souvent il n’y a rien d’autre qu’une image ou une sensation. Le récit est derrière le crâne et il faut le laisser s’écouler à son rythme.
Merci Léa pour ces choses à l’envers et ce codicille.