- L’atelier a toujours été prétexte
- L’atelier précède le texte
- L’atelier prétexte à procrastination
- Procrastiner, c’est écrire aussi
- L’ennui est propice à l’écriture
- Vraiment ?
- Pourquoi toujours préférer repousser plutôt que se coltiner le boulot ?
- Écriture photographique du réel. Couleurs, reflets, jeux de lumière. Odeurs. Matières. Clair-obscur. Appliquer le vocabulaire de la peinture aux matières qui forment le texte. Sfumato. Aplat. Lavis.
- Je dois faire attention à ne pas me laisser enfermer dans une sorte de boucle narrative.
- Je voudrais avoir fini le premier jet de ce roman fin août.
- Est-ce même raisonnable ? Non. Mais il faut se fixer des objectifs, sinon on n’avance pas.
- L’atelier permet le surgissement d’une matière inattendue, textes et idées qui ouvrent des pistes nouvelles.
- Tout cela, ensuite, il me faudra l’organiser dans l’ensemble général du livre, tracer les lignes directrices, fixer un plan d’ensemble.
- Si tu écris depuis toi, tu n’écris pas
- On écrit toujours depuis soi
- Soi n’intéresse personne, pas même toi
- L’universel non plus, n’intéresse personne
- Les livres les plus vendus sont plein de platitudes
- Qu’est-ce qui, dans ton récit, porte plus loin que toi ? C’est ça que je dois creuser
- L’écriture, c’est la mine !
- Tu te prends pour qui ? Tu as déjà vu des mineurs ? Fais preuve d’un peu de décence, s’il te plaît !
- L’écriture, c’est l’archéologie de l’intime !
- Tu n’en as pas marre, des points (d’exclamation, d’interrogation) ?!
- Tu n’en as pas marre, des phrases péremptoires ?
- Je me fatigue moi-même : écrire, c’est écrire, point.
- Commence déjà par écrire
- Savoir d’où j’écris
- Arrêter de prétendre comprendre quoi que ce soit
- J’écris, soit, depuis moi. Seulement en ai-je le droit ? Les souvenirs sont partagés.
- Écrire, c’est trahir
- Tu aimes bien ça, hein ? Les phrases définitives
- Écrivant depuis moi (entendons-nous là-dessus), j’abolis le temps
- Je relativise
- Je n’invente pas, je mets en perspective
- J’invente pour donner sens au réel
- Le passé est présent
- Le passé n’est qu’une reconstitution a posteriori d’un présent passé trop vite
- Même lieu, même figure, à l’envers. Plusieurs pistes narratives qui se dessinent.
- Un possible saut temporel vers l’âge adulte, pour voir comment cet innamoramento a façonné l’existence des deux protagonistes.
- France s’est imposée dans le livre. Je dis qu’elle n’existait pas avant, c’est faux. Elle n’avait pas ce rôle.
- France ne s’est imposée nulle part : c’est moi, le démiurge qui commande à mon livre
- Je transpose des faits. Je transmue l’eau en vin. Parfois l’eau a meilleur goût que la piquette que je sers
- Y revenir, au texte
- Le problème, avec France, c’est qu’elle a le même prénom que la soeur d’un ami très proche.
- France a presque le même prénom que ma soeur !
- France a existé. Il y a eu une fille appelée France, qui n’est ni ma sœur, ni celle de mon ami
- Je ne sais pas ce que France est devenue. Elle va bien, j’imagine
- France ne ressemblait pas vraiment à France
- France ne ressemble pas vraiment à France
- Ne l’appelez plus jamais France !
- France, prénom prétexte à l’écriture
- Seulement maintenant, elle a pris corps : j’écris France et elle existe dans mon livre. Elle a pris chair.
- Elle a pris cher, France !
- Les textes qui précèdent l’atelier n’allaient pas dans cette direction
- Légère variation de cap ou bien naufrage ?
- Merci François. Merci bien ! Je fais quoi, maintenant ?
- André Breton parlait de phrase tremplin, une phrase qui amorce un livre, une phrase mystérieuse, étrange, qui libère la conscience, le flux automatique des mots. L’atelier joue ce rôle pour moi : la mise à jour d’amorces de textes.
- Une photo, non pas une description, mais montrée à travers les émotions qu’elle suscite. « Aller au bord du gouffre qu’est la langue poétique ».
- La possibilité d’une anamnèse, quand Alex et Claire prennent conscience qu’ils ne sont pas fait pour être ensemble. Une autre vie les attendait, à côté de laquelle ils sont passés. MAIS : ils peuvent inventer leur futur.
- Écrire, c’est réécrire
- Je ne relis pas.
- Je ne numérote pas
- Si vous voyez des numéros, je les ai ajouté après coup
- À la relecture, donc
- Je fais mon numéro
- Je fais mon maximum
- Je suis fatigué
- Écrire me fatigue presque autant que le reste
- Le reste, je n’en parlerai pas (pitié, pas de pathos !)
- Écrire me fatigue mais me maintient debout
- Écrire pour écrire plus
- Écrire pour écrire plus : ça ne veut rien dire
- Peut-être que pour moi, si
- Conseil de François : « Spirale ouverte, et non parcours linéaire », ce qui n’est pas sans me rappeler la composition circulaire chère à Mendelsohn et qui m’obsède tant : « technique, fondée sur le lumineux principe méditerranéen qu’il y a bel et bien un lien entre toutes choses », écrit-il dans Trois anneaux.
Très chouette et tellement conforme à ce que nous vivons tous. À vous lire, on se sent moins seul.
Merci beaucoup Emilie !
« 15. On écrit toujours depuis soi ».
« 19. Qu’est-ce qui, dans ton récit, porte plus loin que toi ? C’est ça que je dois creuser ». Là est à mon avis l’un des nœuds de l’acte d’écrire. Nous sommes sensiblement sur la même longueur d’ondes, en tout cas sur le même chemin de recherche.
« 29. J’écris, soit, depuis moi. Seulement en ai-je le droit ? » Je crois, personnellement, que notre seule légitimité à écrire est celle-là : écrire depuis soi vers quelque chose qui, je reprends vos mots, porte plus loin que soi. Et où finalement le soi finit par se dissoudre. A vous lire. Cordialement.
Merci Serge. On creuse en soi pour trouver un chemin vers l’extérieur, en quelque sorte…
précaution d’usage : avoir une éponge à portée de main pendant l’atelier pour 1.essuyer les gouttes de sueur qui perlent sur le front après écoute de certaines consignes…2.éponger les larmes après l’écriture et la lecture de certains textes….3.la jeter quand rien ne vient ou trop à la fois ou parce que parfois » L’atelier prétexte à procrastination » ….
J’ai jeté l’éponge pour cette #15 et je savoure les écrits des uns et des autres. Dont le tien qui contient au moins 1000 pistes de réflexion et un parfum de dérision, ma marque préférée. Merci!!
Merci Eve ! J’ai une éponge similaire moi aussi… Bien utile !