RECTO
Il y a des cartons pliés étalés dans une cour attendant d’être entreposé ailleurs
Il y a des histoires que l’on raconte deux fois
Il y a une voix que l’on reconnait de suite sur un répondeur
Il y une guitare qui a pris la poussière dans un coin d’une pièce
Il y a des bouts de verre poli par la mer entre les orteils
Il y a des hommes endormis sur des tapis
Il y a des plans de tomates rongés par le midliou
Il y a des couteaux dans les mots et dans les cartables
Il y a des numéros de téléphone qui ne marche plus
Il y a des bateaux garés sur des parkings la nuit, bien loin de la mer
Il y a des armes qui changent de nature dans une phrase
Il y a des conflits cachés sous les lattes de bois
Il y a des chemins que l’on fait deux fois
Il y a ceux qui le font et ceux qui ne le font pas
Il y a de bons avocats
VERSO
Oui est le mot qu’il faut dire pour qu’on te laisse tranquille
Oui glisse, là où celui qui résiste se cogne
Oui ouvre la possibilité infinie des rendez-vous pris et jamais honorés
Oui te laisse désarmé
te retrouver avec cette #3, et constater que ce « il y a » n’a rien d’une formule basique, rien ne peut le remplacer et tu l’utilises parfaitement dans sa fluidité, sa capacité d’annonce et d’émotion finalement
« il y a des couteaux dans les mots » qui me ramène à Annie Ernaux
il y a cet été d’écriture avec tant de magnifiques partages…
à te lire, Line