Qu’est-ce qu’ils nous fatiguent avec leurs imprimantes 3D pour fabriquer des machines en plastique dont personne n’a besoin, ou s’extasier qu’on en fasse des armes à feu. Je pardonne quand ça sert à refaire des mains et d’autres os pour qui en a besoin. Mais je dis et redis que cette invention à Cergy est mille fois plus prometteuse pour l’humanité urbaine. Ainsi donc, en pleine nuit (et seulement la nuit, d’où le chariot à roulettes, au jour on les retire, on les rebranche pour charge batterie), cette imprimante en pleine rue. Vous passez, elle imprime. Ça peut être un texte de hasard, comme autrefois les blagues Carembar. Ça peut être ce que vous pensez à ce moment-là : vous vous concentrez fort sur une envie de poème, sur une envie de pensée pertinente, sur un secret qu’il vous est difficile d’avouer, vous la regardez bien en face et voilà la feuille qui sort. Ou bien, si vous passez trop vite, ou si vous ne croyez pas à ses capacités, ce qui s’imprime c’est ce que la ville pense de vous. Un bilan, un état des lieux, un carnet de revendications, voire même un portrait en noir et blanc, juste dessiné comme ça, avec des lettres et des chiffres plus ou moins serrés mais c’est bien votre visage et ça dit ce que ça veut dire. On hésite encore à répandre l’expérience.