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journal | du manque d’étui pour écrivain plumitif

une autre date au hasard :
2019.12.19 | Cergy enfoncement (un retour)

Je stocke beaucoup de choses des jours et des routes, mais pas toujours assez le moral pour prendre le temps d’en faire une page web. En même temps, je laisse traîner le téléphone sur le bord de ces mêmes routes et jours, j’envoie sur Instagram, ce qui n’en fait pas une page web pour autant. Il s’en ensuit régulièrement de ces petites conversations vives qui sont le bonheur de Facebook ou Twitter, et ça n’empêche rien : après dans le train retour Dax j’ai plongé dans ma trad Lovecraft et ne l’ai plus quittée jusqu’à l’arrivée. Et pourtant, ayant mal branché l’ordi hier soir, batterie quasi à zéro en partant et tout le voyage dans le petit coin de couloir TGV avec les prises (et les valises). Donc, ce matin, en même temps que moi repartaient des musicos, dont ce violoniste qui portait à main gauche le violon en étui toilé normalisé et à droite ce vieil étui avec plaques de laiton et magnifiquement usagé, avec probablement un de ces petits banjolines de la musique celtique. Ce n’est pas une question de musico ou pas musico : Claude Barthélémy a repris son train 2 heures après moi, et l’oud tout léger qu’il portait dans son dos ne laissait certainement pas préjuger de son curriculum ni de sa virtuosité. Mais quand même un pincement : dans ma musette Décathlon à 30 euros (quand même) j’ai un atelier numérique première bourre, mon MacAir, l’iPad et le Sennheiser 441 D de la lecture d’hier soir, un disque dur 2 Tera, mon appareil photo Reflex, et même quelques livres (Adour de Serge Ayroldi acheté là-bas, et Cent vues du Mont Fuji d’Osamu Dazaï que je voulais relire mais que je n’ai pas relu, occupé à traduire cette histoire de Lovecraft. Mais le pincement, c’était ça : qu’il avait bien de la chance, le gars au vieil étui de banjo, d’être ainsi identifié dans sa profession et ses occupations. Et que pour un plumitif, il faudrait bien quand même qu’on trouve une fistule similaire : les musicos, ils savent toujours l’histoire de leur instrument, nous l’ordi c’est le plus banal des banals un parmi des centaines milliers. Ou alors quoi, c’est notre tronche, qu’il faudrait qu’on promène en étui ?

 

PS : un petit coup de web et je découvre que c’est avec les Celtic Sailors au grand complet que je partageais mon wagon, même les danseuses étaient là – et le journal dit qu’ils ont une très belle voix et que madame le maire était là, ce qui change tout évidemment vive Sud-Ouest grand journal. On voit la mando à 3’49 c’est vrai qu’elle mérite bien son étui ! Y a quand même un point commun : dans un coin de ma musette j’avais brosse à dents, dentifrice, 1 paire de chaussettes rechange, ils devaient voyager exactement pareil, si ce n’est cet étui. Après c’est dingue, Internet : tu fais ça de photo sur un quai de gare, et 6 minutes t’après t’es remonté jusqu’au nom prénom du gars dont tu vois les chaussures.

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 27 avril 2014
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