Étranges moments d’attente, bien du mal à commencer nouveaux travaux (même l’article sur la photo de Depardon, pour Télérama et dont je me fais une joie, en retard, comme une voiture trop lourde à pousser, plus de batterie) – résonances dans l’appartement presque vide. Ce qui ne change pas : le signal d’alarme du parking souterrain d’en face, en général 2 fois par nuit, 3 à 5 fois le jour. Ça ne dure jamais plus que 40 ou 50 secondes, le temps que le gardien probablement fasse un reset, et pour se déclencher aussi régulièrement c’est plutôt à cause d’un rat (il y en a) que d’une tentative d’effraction. En face, c’est un immeuble de bureaux, ça ne les gêne pas – et la nuit c’est vide. Dans le bâtiment où on vit, il doit bien y avoir 400 personnes, et la sirène d’alarme c’est pile pour nous, plus fort qu’un bus qui passe. C’est long, à 2 heures du matin, cinquante secondes. Mais on a compris que c’est l’Amérique : la vie privée s’arrête où l’intérêt commercial commence et tant pis pour vos nuits. En repassant des photos des tout premiers jours dans la ville, en août dernier, cet écran blanc, posé sur le port. Un peu l’impression de ça : encore dans la ville, et y projeter ce qu’elle a changé de votre intérieur. Est-ce que je serai capable encore de tenir blog, dans le vieux monde retrouvé, les routines à reprendre, et l’économie de nécessité ?