services de presse (à la tonne)

les éditeurs ont découvert l’existence des blogs


Sept services de presse dans ma boîte aux lettres ce matin, et il y en avait eu cinq avant-hier, mardi : mais j’en fais quoi, moi, de vos livres ? Encore, va si c’est offert par l’auteur... Le comble, je crois, c’est il y a quelques semaines un éditeur qui envoyait aux blogueuses (catégorie récemment apparue, à mesure que le classement wikio s’enfonçait dans le folklo-algorithme)... une tasse décorée avec le titre de ses bouquins !

La réalité derrière, merci je connais : les ventes qui tombent, les grosses maisons qui se recentrent sur le consensuel. On sait parfaitement les petits éditeurs indépendants, souvent ceux dont le catalogue est le plus beau, qui sont sur le fil permanent du rasoir.

Mais comment appréhender la mutation numérique, comment échapper au syndrome ligne Maginot. Comment leur expliquer vingt fois, trente fois, ce qui se passe de notre côté ? Lisez par exemple, tel que le propose l’Immatériel, le mode d’emploi éditeurs ou diffuseurs...

En attendant, nous on a choisi. Mais si, soudain, au bout de dix ans, vous vous apercevez de notre existence, et qu’on en parle sérieusement, de vos livres et de vos auteurs, et qu’on a des outils neufs pour propager, inciter, c’est dans une optique neuve aussi du partage, de l’équilibre des tâches ? Quelle maison d’édition pour se risquer dans les pratiques web 2.0 ? Ou simplement découvrir que ça s’apprend ? Qu’il ne s’agit même pas forcément d’embaucher, mais de faire confiance à leur personnel, juste rééquilibrer la répartition de leurs tâches : les articles de presse en pdf, ils sont déjà dans les ordis de vos stagiaires. La maîtrise de face book, twitter et des autres propagateurs : plein de gens dans votre personnel qui s’en servent déjà, même si pas vous. Et qu’en plus on est quelques-uns à pouvoir suivre ou aider, parce que le web aussi, c’est un métier...

Le service de presse, c’est une épreuve ragoutante pour l’auteur : on n’a jamais vu son livre, et on le découvre en palettes, on le signe pour des amis, d’accord, pour des critiques dont on respecte le travail, d’accord, et on découvre les listes d’arrosage des éditeurs, fichier Excel coché selon la personne, étiquettes générées automatiquement, et au bout la question « Et si vous connaissez des blogs... »

En ce moment c’est même la nouveauté des e-mails, amis qui publient des livres, ou carrément les éditeurs ou telle personne qu’on y connaît : « Tu pourrais me donner quelques adresses de sites... » Ben non, ça se construit, ça se prépare – en amont, et par votre présence web elle-même.

Et ça se construit et prépare dans l’esprit Net : d’un partage collaboratif. Je n’ai pas envie de pub (certains blogs en accueillent, de même que la presse littéraire en vit pour l’essentiel), et pas envie non plus de pages sponsorisées [1]. Il y a quelques voies de passage plus hautes : travailler ensemble, simplement – proposer avec publie.net des dossiers ou ressources numériques en complément ou associées à votre diffusion papier...

Des bons livres, des excellents livres, il y en a : je passe à ma librairie chaque semaine. Il y a Ça, le dernier livre de Franck Venaille. J’ai fait place sur mon site, ces deux dernières semaines, à Claro, Mégapolis de Régine Robin, Pierre Bergounioux... Mais justement, sauf si cadeau perso de l’auteur, je me les achète.

En attendant, les services de presse au kilo, non merci, c’est pas comme ça que ça marche. Pur gaspillage par faute de vous poser des questions sur vos méthodes : pour qui on nous prend, des avaleurs, tout juste bons à la caisse de résonance. « Vous parlerez bien de nos livres ? »

D’autres sites publient, chaque semaine, la « liste des livres reçus » – ce n’est pas comme ça que je conçois le travail à faire ensemble. Parce que, précisément, il s’agit d’un travail. En attendant, en attendant quoi ? La benne, la brocante ? Je respecte trop l’objet livre. Mais je n’aime pas qu’on me prenne comme une sorte d’oie à gaver, pour le noël des autres. Et pas mal de sites et blogs qui désormais pensent pareil.

Image : l’ordinateur parmi les livres, médiathèque de Bagnolet, hier.

[1Mais déjà, je trouverais ça plus honnête : tiers livre accueille 1200 visiteurs individuels/jour en moyenne, visibilité garantie dans tout le milieu professionnel : on peut vous proposer une page et la rédiger ensemble – contactez-nous ?


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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 avril 2009
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