Dominique Pifarély | duo avec échelle et violon

répétition à Lieu Unique, le 18 janvier dernier


note du 04 février 2014
Le disque qui paraît de Dominique Pifarély avec son ensemble Dédales est extraordinaire de tenue, compacité, densité. Lire sur son site : Time Geography.

Pour nous, pas de lecture en vue sur l’agenda – c’est un vrai pincement. On a décidé de passer outre : au mois de mai on se filmera en action, probablement dans un lieu qui nous tient à coeur, l’ancienne gare de Saint-Saviol au sud de Poitiers, et diffusion sur YouTube, réal. Joachim Bon. Pas d’autre issue désormais que de prendre nous-mêmes ça en main.

 

note du 18 janvier 2013
Tiens, c’était y a pile un an... Personne ne parlera jamais de ce massacre silencieux, la fin de toutes ces prestations qu’avaient encore la possibilité d’offrir, ces dernières années, les établissements culturels – désormais réduits à la portion congrue, tout le budget mangé par les frais de structure et masse salariale interne. Là avec Pifarély on a 2 événements programmés pour toute l’année c’est tout... Et combien pour un artiste pourtant c’est là que se noue la proximité, l’échange et le contact direct, trace qui demeure ensuite des années. En tout cas rendez-vous à Suresnes le 26 avril, avec Dominique et Philippe De Jonckheere pour Contre, performance unique.

 

Nantes, Lieu Unique, le 18 janvier, Une traversée de Buffalo en duo avec Dominique Pifarély.

Pour moi, nouvelle sélection de textes, modifications pour la lecture, préparation du fonds image sur KeyNote.

On s’était retrouvés à Saint-Pierre des Corps, et cause suicide le train était arrivé avec 2 bonnes heures de retard. Accueillis dans la salle par impeccable équipe de techniciens, tous les câbles déjà posés prêts à être reliés.

Cela veut dire, de 15h à 19h, ce que Dominique a été le premier à m’apprendre, préparation de l’un vers l’autre. Autant on a appris à se causer (un peu, parce pas sûr que tant besoin), autant dans ces heures on ne se dit pas trois mots. Je fais des étirements, dans la tête et dans les bras. Lui, il prépare ses sons.

Là, sur ordinateur, la conjonction de Max/MSP et de Ableton/Live. Apparemment, dans ce qu’on entend, avec une boucle de changement d’effets aléatoire.

J’ai deux écoutes. Dans le temps du /spectacle/concert/lecture/ ? une écoute évidemment dense, mais physique autant que mentale. Par exemple, besoin qu’il soit dans mon champ de vision, même si probablement rien à voir que percevoir ce qui s’amorce par le corps et l’archet. Une écoute dans le dedans de la tête, qui laisse violemment épuisé. Toujours des moments où jouer du fait d’être ensemble dans le même instant de musique, et toujours cette rigueur de Dominique qui ne laisse jamais s’installer une régularité ou un rythme mais déplace, voire casse, emmène.

Et la deuxième écoute, celle des heures qui précède. Comme lester toute la machine intérieure de son travail, couleurs, rythmes, tensions – pifarélyser ? Comme si l’heure de lecture ensuite était le concentré de ce qui s’est accumulé l’après-midi.

Dans l’heure qui précède de jouer, l’écouter reprendre du Bach, du Haydn ou du Britten au par coeur. Ou l’immense répertoire qu’il ne réserve qu’à ces moments-là, et dont il se refuse même en général à ce qu’on l’évoque.

Quand l’heure de scène commence, quand bien même on aura répété, filé, aucun moyen de savoir comment il attaquera. Pourtant, savoir que selon cette attaque des premières minutes, la tonalité de l’heure sera donnée.

Donc, et quand bien même il n’aime pas, cette captation de 3’38. Dominique s’accorde entre violon et ordi. Il est tranquille, même s’il a dû apercevoir que je promène mon bâton magique.

L’équipe de Lieu Unique apporte une échelle, et voilà : c’est mon film.

 

On peut bien sûr retrouver Dominique Pifarély sur son propre site, le suivre sur twitter : @pifarely.
Echo du concert aussi (avec photos) chez Jacques André et son blog Grapheus, plaisir d’avoir retrouvé l’ami.

Prochain Buffalo en duo le 16 mai à Marseille, et nous jouerons aussi le 4 août au festival Vagues de jazz dans mon coin natal, en Vendée (peut-être – j’aimerais – ma traduction en cours du Vieil homme et la mer, que j’avais découvert évidemment dans ce lieu).

Et le 1er mars à Louvain-la-Neuve en trio avec Philippe De Jonckheere pour Formes d’une guerre.


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1ère mise en ligne 6 février 2012 et dernière modification le 3 février 2014
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