13.10.18 | les larmes des autres
du papillon qui boit les larmes de la tortue – source : LiveScience
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1 _ COMPRESSION
C’était l’explication de ce baiser orange sur le nez du reptile : là-haut, dans l’Amazonie, à 1000 kilomètres de toute mer, les papillons venaient boire le sel. Leur quête de sodium les faisait aussi s’abreuver à l’urine des animaux, à la sueur des hommes. Mais cette révélation donc que la tortue était susceptible de larmes ?
2 _ RENVERSE
Qui ne se souvenait du magnifique Thé aux larmes d’Arnold Lobel dans son Ulul et comment il nous extorquait de l’émotion autant et plus qu’aux enfants auxquels nous le lisions ? Mais Lobel savait : les reptiles même ont des larmes, et salées. Et dans cette quête du papillon, léger et coloré, nous avions inventé ce qui peut-être sauverait la ville du mépris, de la haine, de l’indifférence : oublions le sel, accueillons les larmes des autres. Celles, ceux que vous croisez dans la rue, et tous les malheureux des villes, et celui, celle qui vous conte cette suite implacable de malheurs dans un fond de nuit : buvez, buvez ses larmes. Sous l’emblème désormais partout répandu dans nos villes, de la tortue grise et du papillon qui vient boire jusque dans son oeil, nous saluions ce qui avait changé l’humanité du dedans : qu’on n’était plus seul dans ses pleurs.
3 _ SOURCE
responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 18 octobre 2013
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