livres qui vous ont fait | théâtres imaginaires

ou comment les livres d’architecture peuvent remplacer la réalité quand l’écriture a besoin de couloirs, murs et gradins vides


J’ai acheté ce livre quand s’est produit le rapprochement avec le théâtre, donc probablement vers 1995-1996, tout simplement parce que je ne savais même pas ce qu’était un théâtre. Je crois que c’est plutôt de livres comme ceux de Beckett que je tiens cette sensation qu’il faut autour de ce qu’on imagine pour lire des volumes abstraits, des volumes construits en fonction de ce qu’on demande à la parole.

Je crois que pour moi le théâtre d’un bout à l’autre ça aura été ça : passer du temps dans des salles vides, contempler le dispositif lui-même. Et quand vient le moment d’écrire, cette spatialité passant avant les voix qui l’incarnent.

J’ai eu de la chance avec ce livre. Il présente dix ou vingt ans de construction de salles de théâtre modernes, tout autour du monde, pour les décennies 70 et 80. À chaque fois c’est des plans, des éclatés, et des photos vides de bâtiments une fois construits, couloirs, loges, gradins, scènes.

Je crois que c’était à Düsseldorf ou Cologne, à cette époque-là il y avait encore beaucoup d’échanges entre les deux pays, je revois une vieille librairie remplie de livres d’art à prix accessibles. Dans cette période j’ai aussi acheté des livres d’architecture à la librairie du Moniteur près du Luxembourg, mais plutôt des livres concernant usines et bâtiments industriels ou de bureaux – que j’ai toujours aussi.

Donc ouvrir ce livre sur la représentation d’un espace qui convient, puis écrire. Je m’en suis vraiment toujours servi comme ça.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 décembre 2013
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