
fictions du corps | Notes sur les hommes de couleur
pour en finir avec la vie joyeuse, 19
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Ce n’est pas vrai. Les hommes n’avaient pas de couleur.
Par contre, ils aimaient la couleur.
Tout le paradoxe était là : comment et pourquoi une telle passion pour la couleur, quand pour soi-même on ne la connaît pas ?
On disait qu’un homme de couleur viendrait, qui les porterait toutes.
On disait qu’un homme de couleur serait invisible parmi nous les hommes, puisque tant habitués à n’en pas avoir, que nous ne le reconnaîtrions pas comme de notre propre race et espèce.
On disait qu’ainsi avions-nous commencé que nous répugne l’idée même de la couleur.
L’homme terne : voilà, c’était certainement plutôt cela, nous-mêmes. Mais qui pour l’avouer ?
responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
1ère mise en ligne 24 janvier 2014 et dernière modification le 12 mai 2014
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